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Malls au Maroc : un marché sans consommateurs?!

Le développement rapide des centres commerciaux, ou malls, au Maroc soulève des interrogations quant à la viabilité de ce modèle. Le magazine Challenge analyse cette situation en soulignant les récentes fermetures et les départs de franchises qui affectent ces structures.

Anouar El Basrhiri, Directeur général de TMS Consulting, note que bien que l’ouverture de malls puisse dynamiser l’économie en créant des emplois et en offrant une expérience de shopping moderne, il existe un risque de saturation. Cette saturation intensifie la concurrence avec le commerce de détail traditionnel et menace les petits détaillants. Le secteur du retail au Maroc est dominé à 90% par des enseignes internationales, tandis que seulement 10% sont des marques nationales. Ces enseignes internationales se développent soit par des master franchises, soit en propre. Cependant, plusieurs ont rapidement fermé, laissant des espaces vacants dans certains centres commerciaux.

Les enseignes turques, qui se sont installées grâce aux accords de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, bénéficient également des aides de leur pays d’origine. Cette concurrence, basée sur des prix bas et des superficies importantes, ne laisse aucune chance aux autres enseignes de se développer. Un grand groupe marocain détient un portefeuille de marques prestigieuses, mais il ne développe ces marques que dans ses propres actifs. Les groupes marocains détenant une ou plusieurs franchises d’enseignes internationales, qui constituent la majorité du secteur, souffrent le plus en raison de la taxation élevée, des loyers importants et des faillites des maisons-mères au niveau mondial.

De nouveaux entrants étrangers, principalement européens, sont arrivés avec des enseignes internationales, mais leur impact reste minime. Cette situation limite les choix pour les consommateurs, qui se retrouvent avec une offre réduite ou inadaptée à leur pouvoir d’achat. Le marché marocain est principalement un marché de masse avec un pouvoir d’achat limité.

Amine Megzari, expert dans le domaine, suggère un plan Marshall pour dynamiser le secteur du retail. Il propose de soutenir la création d’enseignes et de marques 100% marocaines, de réduire la taxation pour les groupes marocains détenant des franchises internationales, et de proposer des produits à des prix compétitifs. Cette approche permettrait de rendre le secteur viable et de répondre aux besoins des consommateurs marocains, tout en favorisant le développement économique local.

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