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Le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable s’apprête à imposer une réserve minimale de carburant aux stations-service et aux centres de distribution. Selon des sources concordantes, un projet de décret en cours de finalisation prévoit que ces exploitants devront maintenir en permanence un stock équivalent à un tiers de leur capacité totale d’entreposage. Objectif : assurer la continuité de l’approvisionnement en carburants et en gaz naturel comprimé (GNC) face aux aléas logistiques et conjoncturels.
Une réforme qui inquiète les professionnels
Le texte prévoit un dispositif strict de contrôle, avec des sanctions financières pour les contrevenants. Toutefois, cette mesure suscite des réserves au sein du secteur. La Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service au Maroc (FNPCGS) estime que l’exigence d’un seuil uniforme ne prend pas en compte les disparités entre grandes enseignes et petites stations indépendantes, dont les capacités de stockage et les ressources financières diffèrent.
De plus, les exploitants dénoncent une asymétrie réglementaire, soulignant que les sociétés de distribution ne sont soumises à aucune obligation en retour, ce qui pourrait les exposer à des pénalités injustifiées en cas de rupture d’approvisionnement.
Vers des ajustements du projet de décret ?
Face à ces préoccupations, la fédération propose plusieurs amendements, notamment :
- Un seuil de réserves modulable en fonction de la taille des stations et de la consommation régionale.
- La reconnaissance des cas de force majeure pouvant empêcher le maintien des stocks.
- Un mécanisme de recours permettant aux exploitants de contester les sanctions administratives.
L’issue des négociations reste incertaine, mais l’entrée en vigueur du décret devrait profondément transformer la réglementation du secteur des hydrocarbures au Maroc.