Réforme de l’assurance maladie : vers un système unifé avec la CNSS au centre

Le Maroc franchit un nouveau cap dans la refonte de son système de santé. La Chambre des conseillers vient d’approuver une réforme législative majeure visant à centraliser la gestion de l’assurance maladie de base. Une avancée décisive vers une couverture universelle, plus équitable et mieux structurée.
Désormais, une seule entité assurera la gestion de l’ensemble du dispositif d’assurance maladie : la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Cette centralisation vise à mettre fin aux chevauchements de responsabilités et aux lenteurs administratives, souvent dénoncés par les patients et les professionnels de santé. En unifiant les régimes, le gouvernement entend améliorer l’efficacité, la transparence et l’équité du système.
Un pilotage unique pour une gouvernance renforcée
Selon le ministère de la Santé et de la Protection sociale, cette nouvelle structure unique permettra une gouvernance plus claire et cohérente en matière de protection sociale. Elle pourra également financer des campagnes de prévention et relier la gestion des assurances à des initiatives de santé publique plus larges — un levier essentiel pour ancrer durablement la prévention dans les politiques sanitaires nationales.
Mieux couvrir les plus vulnérables
La réforme s’attaque aussi à certaines inégalités persistantes. L’assurance maladie des étudiants, jusqu’ici gérée séparément, est désormais intégrée dans le dispositif général. Par ailleurs, la réforme élargit la couverture des jeunes adultes : les ayants droit pourront désormais rester assurés jusqu’à 30 ans (au lieu de 26), offrant ainsi un filet de sécurité supplémentaire à une tranche d’âge souvent précaire.
Quant aux personnes n’ayant pas les moyens de cotiser à un régime d’assurance classique, la réforme précise les conditions d’accès à l’AMO Tadamon, le programme de solidarité destiné à garantir une couverture médicale aux citoyens les plus démunis.
Une vision royale pour une santé plus inclusive
Cette transformation s’inscrit dans la vision stratégique du roi Mohammed VI, qui a fait de la généralisation de la protection sociale une priorité nationale. L’ambition est claire : faire de la santé un droit réel, en garantissant à chaque citoyen marocain, quels que soient ses revenus ou sa situation sociale, un accès digne et efficace aux soins.
Durant la période de transition, les droits des assurés sont maintenus, et les efforts de modernisation du système de santé se poursuivent : digitalisation des services, renforcement des infrastructures, et augmentation des effectifs médicaux.
Vers un système plus lisible et plus solidaire
Pour les autorités, il s’agit de tourner la page d’un système fragmenté et inégalitaire, et de poser les bases d’un modèle plus juste, piloté de manière cohérente, et tourné vers la performance. Un chantier à la hauteur des enjeux sanitaires d’un pays en pleine mutation démographique et sociale.
Cette réforme n’est pas qu’un changement administratif : c’est un pas de plus vers une santé publique moderne, inclusive et alignée sur les meilleurs standards internationaux.