
Alors que Renault vante la sobriété de sa nouvelle Renault 4 e-Tech, notamment comparée à sa sœur la Renault 5 e-Tech, la réalité sur la consommation électrique laisse planer un doute sérieux. Entre données officielles et mesures sur le terrain, il faut remettre les pendules à l’heure.
Sur la même plateforme technique, baptisée AmpR Small, dérivée de la CMF B EV utilisée pour la Clio 5, la Renault 4 e-Tech partage batteries, moteur électrique et autres composants avec la Renault 5 e-Tech. Pourtant, malgré des éléments communs, la marque prétend que la 4 serait plus économe que la 5, grâce notamment à des efforts sur l’aérodynamique et le poids.
Lors de la présentation internationale, Renault s’est félicité d’avoir limité la surconsommation liée à la taille plus compacte de la 4, avec seulement 0,5 kWh/100 km de plus que la 5 en homologation WLTP, soit une autonomie réduite de 13 km environ. Mais les chiffres officiels opposés aux relevés sur route semblent indiquer un tout autre scénario.
En effet, les premières mesures réalisées en conditions réelles montrent une consommation moyenne plus faible sur la Renault 4, avec une différence de près de 1,7 kWh/100 km en faveur de la petite sœur. Ce constat, confirmé par plusieurs tests rigoureux — sur circuits urbain, autoroutier ou mixte — questionne la validité de la norme WLTP et surtout celle des chiffres communiqués aux conducteurs.
Mais un problème majeur émerge : la consommation affichée par la Renault 4 e-Tech au tableau de bord est systématiquement inférieure à la consommation réelle relevée au niveau de la batterie, avec un écart moyen de 2,2 kWh/100 km. Concrètement, la voiture indique consommer moins d’énergie qu’elle n’en puise réellement. Ce phénomène n’est pas constaté sur la Renault 5 e-Tech, dont les valeurs affichées correspondent parfaitement aux données réelles.
Ce décalage, encore inexpliqué, pourrait venir d’un mauvais calibrage du système informatique embarqué, et non d’un souci lié aux modes de conduite (One-Pedal) ou aux dispositifs aérodynamiques. Les tests excluent également une erreur liée à la gestion de la climatisation ou à la jauge de batterie.
Résultat : même si la Renault 4 e-Tech se présente comme plus sobre, elle consomme en réalité un peu plus que la Renault 5 e-Tech — environ 0,5 kWh/100 km de plus en moyenne selon nos relevés. Cette surconsommation correspond précisément à celle annoncée par la norme WLTP, mettant fin à l’illusion d’une sobriété supérieure.
Si au quotidien cet écart reste minime et peu impactant pour l’utilisateur, il soulève une question d’honnêteté et de transparence dans l’affichage des consommations et autonomies, données clés pour les acheteurs de voitures électriques.
En attendant une possible mise à jour corrective du logiciel de bord, il faut donc garder à l’esprit que la Renault 4 e-Tech n’est pas une voiture « magique » sur le plan énergétique. Elle reste, physiquement et techniquement, très proche de la Renault 5 e-Tech dont elle est issue.
Nous vous proposerons un test complet à la rentrée, avec toutes les données précises d’autonomie et consommation, pour faire toute la lumière sur cette voiture attendue.
Source: automobile-propre.com