
Durant les 20 dernières années, le secteur bancaire a connu de profonds changements. D’abord, on assiste à un mouvement de concentration
depuis 2000 qui s’est accéléré en 2004 avec quatre opérations de fusion-absorption réduisant ainsi le nombre des établissements de crédit de 71 établissements en 2000 (y compris 21 banques conventionnelles) à 57 avec 17 conventionnelles. Suite à l’agrément de 5 nouveaux acteurs de la finance participative, le champ de contrôle de Bank Al-Maghrib s’est élargi en 2017 pour couvrir une population de 86 établissements de crédit et organismes assimilés, comprenant 19 banques conventionnelles dont 3 dotées d’une fenêtre participative, 5 banques participatives, 32 sociétés de financement, 6 banques offshore, 13 associations de microcrédit, 9 établissements de paiement spécialisés en matière de transfert de fonds, la Caisse de Dépôt et de Gestion et la Caisse Centrale de Garantie. D’après le rapport Policy Africa publié en mai 2019 par la DEPF (Direction des études et des prévisions
financières relevant du ministère des Finances) autour du positionnement du secteur bancaire marocain en Afrique, le produit net bancaire (PNB) a progressé au taux de 7,2% sur la période 2004-2017, pour se chiffrer à 46 milliards de dirhams en 2017 contre moins de 19 milliards de dirhams treize ans auparavant.
La structure du PNB reste dominée par la marge d’intérêt dont la part s’est élevée en moyenne à 71,8%, en lien avec la progression remarquable
de l’activité de distribution des crédits dont l’encours global a été multiplié par 3,5 sur la même période considérée (de 241,5 milliards de dirhams à 843,1 milliards de dirhams). «Cette évolution globalement positive cache, toutefois, une certaine décélération du rythme de progression du PNB entre 2011 et 2017(+4,2% contre +9,9% sur la période 2004 et 2010), consécutive à la modération des crédits immobiliers , et la baisse du taux débiteur», note la DEPF.
Compte tenu du dynamisme qui l’a caractérisé au cours de la période 2004-2017, le secteur a vu sa contribution à la valeur ajoutée nationale s’améliorer pour se situer à 10,2%, lui conférant ainsi la 4ème position en termes d’apport à la VA. De plus, le rythme de croissance annuel moyen de ce secteur (7%) a largement dépassé celui affiché par le secteur tertiaire marchand dans son ensemble, qui s’est établi à 5,3% seulement sur la même période.
Triplement du nombre d’agences Cette performance traduit l’effort remarquable en termes d’extension du réseau bancaire, comme en témoigne le triplement du nombre d’agences, progressant de 2033 à 6388 agences entre 2004 et 2017. Grâce à cette performance, le Maroc a vu son taux de couverture bancaire s’améliorer significativement, passant d’une agence pour 14.678 habitants en 2004 à une agence pour 5.377 habitants en 2017.
Concernant la rémunération du capital, le secteur bancaire a été à l’origine de 9,4% de l’excédent brut d’exploitation généré annuellement par le secteur tertiaire marchand entre 2004 et 2017, lui conférant la 3ème place juste derrière le commerce (24,8%) et l’immobilier, location et services rendus aux entreprises (35,6%). Quant au taux de marge d’exploitation du secteur, celui-ci s’est élevé à 67,8% en 2017, en progression de 2,5 points entre 2004 et 2017 contre une perte de 1,5 point pour le secteur tertiaire marchand dans son ensemble. En termes de contribution à la création d’emplois, la branche des activités bancaires a vu ses effectifs progresser significativement, évoluant de 24.000 postes en 2001 à plus de
41.647 postes en 2017, soit une croissance annuelle moyenne de 4,3%.