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Livre blanc : les propositions de la CGEM pour l’opérationnalisation du NMD
10 priorités
L’ambition du Nouveau Modèle de Développement (NMD) pour le Maroc à l’horizon 2035 vise à faire du Maroc une puissance pionnière, portée par les capacités de ses citoyens et au service de leur bien-être.Ainsi, le NMD invite l’ensemble des parties prenantes à participer et à concrétiser sa stratégie de développement économique et social. La vision de la CGEM est naturellement très alignée aux préconisations de la Commission Spéciale sur le Modèle du Développement (CSMD). La CGEM a voulu, à travers ce Livre Blanc, proposer des mesures concrètes de mise en œuvre du NMD, touchant à l’ensemble du secteur privé.Toutes les forces vives de la CGEM se sont mobilisées pour présenter les positions du secteur privé sur différentes thématiques développées dans le rapport du NMD et ont rédigé collectivement ce Livre Blanc comportant 34 articles. La vocation de ce Livre Blanc est de communiquer les priorités de plaidoyer et d’actions du secteur privé afin de déployer le NMD avec efficience et succès.Le NMD propose quatre axes stratégiques de transformation portant sur l’économie, le capital humain, l’inclusion et le lien social, et les territoires. En tant que voix du secteur privé, la CGEM s’est naturellement penchée en particulier sur les thématiques qui interpellent les entreprises ou impactent leur capacité à contribuer au NMD.Si chaque thématique doit être traitée à l’aune de ses propres enjeux, il ressort néanmoins de ce travail 10 priorités claires, se retrouvant en fil rouge de façon explicite ou implicite, dans les différentes perspectives énoncées dans ce Livre Blanc. Ces 10 priorités représentent une feuille de route à court et à moyen termes à la fois réaliste, concrète, ambitieuse et impactante dans la stricte continuité du Nouveau Modèle de Développement.Dans ce sens, la CGEM affirme son ambition de contribuer, en collaboration avec l’État et l’ensemble des forces vives du pays, à l’implémentation rapide des 10 priorités suivantes.1- METTRE EN PLACE DES MÉCANISMES D’ACCOMPAGNEMENT INTÉGRÉS, DÉDIÉS AUX TPMELes Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) jouent un rôle essentiel dans le développement et la cohésion sociale du Maroc grâce à leur contribution à la croissance économique et à la création d’emplois. Toutefois, comme souligné dans le rapport du NMD, elles souffrent de nombreux maux, notamment de sous-capitalisation, de difficultés d’accès aux financements et aux marchés publics, ou encore d’une législation du travail freinant leur croissance et leur compétitivité.Pour opérationnaliser les orientations stratégiques du NMD relatives aux TPME, la CGEM propose plusieurs mesures, détaillées dans ce Livre Blanc, parmi lesquelles :
- Doter le Maroc d’un Small Business Act (SBA), cheval de bataille d’une refonte du cadre juridique et institutionnel de la TPME. Celui-ci assurera la mise en place de structures en charge de la promotion de la TPME, l’octroi de mesures incitatives ainsi que la facilitation d’accès aux marchés publics.
- Faire évoluer la CCG (actuellement SNGFE) vers une banque publique d’investissement orientée TPME, s’appuyant sur les mécanismes existants (p.ex. Finéa, Maroc PME) pour offrir des solutions de financement innovantes et adaptées aux besoins des différentes catégories de TPME (crédit, garantie, aides à l’innovation, fonds propres), ainsi qu’un service d’accompagnement de proximité.
- Donner une chance aux entreprises jeunes et petites, en supprimant, par exemple, les critères discriminants (p.ex. années d’expérience, taille de l’entreprise), omniprésents dans les appels d’offres publics ;
- Renforcer la préférence à l’intégration locale dans la commande publique, tout en garantissant la compétitivité, notamment à travers la justification systématique et factuelle d’achats publics ne favorisant pas le développement de contenu local (p.ex. matière, main d’œuvre).
- Amender la Loi 60-17 qui ne fait que renforcer les dysfonctionnements chroniques dont souffre le dispositif de la formation continue. En effet, le NMD pointe la gouvernance comme un frein à la réforme, en raison de la position dichotomique de l’OFPPT, à la fois allocataire de ressources et gestionnaire de l’offre de FP. Il est urgent de simplifier et digitaliser les mécanismes des Contrats Spéciaux de Formation dont la complexité ne permet qu’à 1% des entreprises assujetties à la TFP d’en bénéficier et de mettre en place une gouvernance participative et cohérente définissant clairement les rôles et les responsabilités des parties prenantes ;
- Créer de nouveaux types de centres de compétences alliant les forces du public et du privé. Au niveau de la formation professionnelle, l’instauration d’Instituts à Gestion Déléguée (IGD), cités par le NMD comme un modèle à succès, constitue une réponse pertinente au déficit de cohérence entre la formation et le marché du travail. Cela pourrait se traduire concrètement par l’opérationnalisation d’ici 1,5 à 2 ans de centres publics-privés d’un nouveau genre pour couvrir progressivement l’ensemble des secteurs.
- Labelliser des centres de recherche de qualité, qu’ils soient universitaires, centres privés ou même intra-entreprise, et subventionner tout projet de R&D industriel réalisé par ces centres. Ces centres labellisés serviront de catalyseur de l’innovation en permettant le cofinancement public- privé de projets de recherche émanant d’entreprises privées et respectant des cahiers des charges prédéfinis.
- Procéder à la refonte du cadre réglementaire et à la levée des barrières pour permettre aux acteurs porteurs d’innovations technologiques, notamment dans le domaine numérique, d’accéder aux marchés cibles (p.ex. fintechs). Ces mesures constitueraient, ainsi, un premier pas majeur pour initier la progression du Maroc vers l’objectif du NMD de 1000 brevets déposés par an en 2035, contre moins de 300 aujourd’hui.