Le top dix des tendances mondiales de l’immobilier d’entreprise en 2022, selon JLL

Pour la 7ème année consécutive, JLL vient de publier le top dix des tendances mondiales de l’immobilier d’entreprise. Cette édition 2022 révèle, qu’avec la généralisation du télétravail, une période de transformation sans précédent est en cours dans les entreprises.
« Le foisonnement d’expérimentations menées en 2021 montre une dynamique de co-construction et de co-inspiration des entreprises autour de leurs modèles d’organisation du travail et de leurs stratégies immobilières. Pourtant, un employeur sur deux n’a toujours pas stabilisé de projection sur le futur du travail », selon JLL.
En 2022, face aux défis sociétaux tels que la guerre des talents, la « Grande Démission » ou encore les nouvelles attentes associées à l’essor des entreprises à impact, les entreprises seront challengées sur leur capacité à bâtir un environnement de travail à la fois plus humain, plus attractif et régénérant.
Quel avenir pour le télétravail, et surtout quelle articulation avec le travail sur site ?
Selon JLL, 48 % des salariés estiment que leur entreprise adoptera, à terme, un modèle hybride, fondé sur 2 à 3 jours de travail au bureau par semaine. Dans les faits, une entreprise sur quatre n’a toujours pas clarifié son approche en matière de travail hybride et une sur deux laisse encore le choix des jours télétravaillés à ses collaborateurs. « La majorité d’entre elles peine donc à orchestrer les jours de présence sur site, subissant les pics d’affluence ou faisant les frais d’équipes ne parvenant plus à se croiser », assure le conseil.
Toutefois, cette période d’incertitude a été mise à profit par certaines d’entre elles qui ont adopté une logique de “test & learn”, expérimentant par exemple le coworking et l’usage de tiers-lieux afin d’organiser le travail hybride au plus proche de leurs besoins organisationnels.
« Les entreprises entrent dans une phase de calibrage du travail hybride, qui doit se faire en fonction des nécessités inhérentes à chaque poste et en cohérence avec l’ADN de chaque organisation. Il n’y a pas de modèle qui soit transposable d’une entreprise à l’autre, même si on sent une émulation collective autour des premières expérimentations et une recherche commune d’optimisation des mètres carrés utilisés », précise Flore Pradère, directrice recherche et prospective chez JLL.
Résultat de cette tendance, la flexibilité devient le maître-mot d’un portefeuille de bureaux plus agile et plus résilient : 40 % des entreprises projettent d’accroître leur recours au coworking ou aux espaces flexibles. Une stratégie qui conjugue des bénéfices en matière de rationalisation des coûts et de réduction de l’empreinte carbone.
Autre tendance montante, l’occupation dynamique, qui vise à gérer les espaces de travail “à la demande”, en ajustant l’offre d’espaces et de services au plus près de l’utilisation des bâtiments. L’occupation dynamique est soutenue par la place croissante des solutions digitales reposant sur l’intelligence artificielle et l’IoT, comme en témoigne l’essor sans précédent des « PropTechs », start-ups spécialisées dans les technologies appliquées à l’immobilier, avec plus de 300 % de créations en 10 ans.
« Face à l’explosion de ces solutions technologiques, le point délicat sur lequel nous attirons l’attention de nos clients est le risque lié à une sur-optimisation de l’usage du bureau, qui peut engendrer un environnement de travail impersonnel et aseptisé. Le flex-office, qui se déploie à grande vitesse en ce moment, ne doit pas être synonyme d’une perte de repères et de sens », alerte Flore Pradère.
Formuler une nouvelle proposition de valeur
En 2022, si elles souhaitent rester compétitives sur le marché des talents, les entreprises seront attendues sur leurs efforts pour créer un bureau plus inclusif, équitable et régénérant. Alors qu’un salarié sur trois n’a actuellement accès à aucune offre de bien être ou de santé, le lieu de travail de demain devra prioriser le bien-être physique et mental des salariés, afin de créer les conditions de leur performance.
Selon l’étude, 73 % des salariés aspirent à travailler dans des environnements plus humanisés et 58 % considèrent que l’accompagnement en matière de santé et de bien-être distinguera l’employeur sur le long terme. Les opportunités d’apprentissage et de développement professionnel sont également scrutées par 43 % des sondés.
« Les employeurs l’ont bien compris puisque si la tendance est à une mutualisation accrue des postes de travail sous l’effet du déploiement du travail hybride, la réduction des surfaces n’est pas proportionnelle au taux de télétravail. Les nouveaux projets cherchent à proposer une diversité d’espaces pour offrir une expérience différente de celle que l’on vit chez soi : salle de repos, espaces bar et restauration conviviale, bulles de concentration, espaces dédiés aux échanges et à la création, cabines pour les réunions téléphoniques et les visio… », explique Rémi Calvayrac, directeur Workplace & Design de JLL France.
Bureau durable : passer des paroles aux actes
Par ailleurs, la valeur « durable » des immeubles s’est définitivement installée dans la réflexion des entreprises – 83 % ont fait de l’immobilier durable un sujet de comité de direction, selon JLL. Cependant, les actions restent encore balbutiantes, seuls 18 % des entreprises ont mis en place un plan d’action pour atteindre leurs objectifs d’immobilier bas carbone.
Pour parvenir à exécuter leurs stratégies, 85 % des entreprises sont convaincues que les partenariats entre villes, investisseurs et locataires sont incontournables afin d’impliquer l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Par ailleurs, 59 % d’entre elles regarderont désormais la politique de développement durable des villes avant d’opter pour une nouvelle localisation.
Source: businessimmo