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US-Africa Business Summit: 4 questions à Mme Liser

Sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, Marrakech accueille la 14ème édition du Sommet des affaires Etats-Unis-Afrique (19-22 juillet), à l’initiative du « Corporate Council on Africa » (CCA).Ce conclave, qui se tient sous le thème « construire ensemble l’avenir », entend promouvoir les opportunités d’affaires et d’investissements entre les Etats-Unis et les pays africains, et favoriser des partenariats dans une approche gagnant-gagnant.Dans une interview accordée à MAP-Washington, la présidente et CEO du CCA, Florizelle Liser, revient sur les thématiques à l’ordre du jour, les enjeux d’une édition qui se tient après la pandémie dans un contexte de tension géopolitique accrue avec un impact notable sur l’Afrique, de même qu’elle relève l’immense potentiel de croissance sur le continent surtout dans la perspective de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zelcaf), ainsi que le rôle du secteur privé et du partenariat public-privé pour un développement durable et inclusif.La présidente du CCA a tenu à saluer le rôle du Maroc, sous le leadership de SM le Roi, comme plaque tournante pour booster les investissements, les affaires et le commerce entre les Etats-Unis et le continent.« Le Sommet offre une excellente occasion de mettre en évidence les synergies des relations économiques entre les États-Unis et le Maroc, entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ainsi les relations économiques plus larges entre les États-Unis et l’Afrique », a indiqué Mme Lizer, première femme à la tête du CCA depuis sa création en 1993 et qui apporte à cette principale organisation américaine privée axée sur l’Afrique, une solide expérience de travail avec le secteur privé acquise au fil de sa carrière au sein du gouvernement.Elle avait auparavant servi notamment comme représentante adjointe du commerce américain pour l’Afrique depuis 2003.1-Quel regard portez-vous sur le rôle du Maroc dans le renforcement du partenariat et de la collaboration avec les États-Unis au service de la promotion des investissements, des affaires et du commerce avec l’Afrique ?Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes profonds remerciements au gouvernement du Royaume du Maroc pour son partenariat avec le CCA dans l’organisation du Sommet de 2022. Nous sommes très honorés que le Sommet se tienne sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.Le Sommet offre une excellente occasion de mettre en évidence les synergies des relations économiques entre les États-Unis et le Maroc, le Maroc et l’Afrique subsaharienne et les relations économiques plus larges entre les États-Unis et l’Afrique. Le Maroc est le seul partenaire africain de l’accord de libre-échange (ALE) et peut montrer la voie sur la manière d’améliorer les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique avec des partenaires bilatéraux clés tels que le Kenya ainsi que par le biais de la Zelcaf.Le Maroc est également l’un des plus grands investisseurs en Afrique subsaharienne, et nous espérons que des partenariats potentiels liant des investisseurs américains et marocains dans des secteurs et des projets clés à travers le continent africain pourront être suscités par les délibérations du Sommet.L’amélioration des infrastructures énergétiques et de transport, la lutte contre le changement climatique et la sécurité alimentaire, et la numérisation du commerce sont d’autres domaines prometteurs pour les États-Unis. La collaboration et les investissements entre les gouvernements africains et le secteur privé seront essentiels pour soutenir la croissance économique et durable de l’Afrique, créer des emplois et améliorer la prospérité des Africains et des Américains.2- Y a-t-il une particularité, selon vous, pour le Sommet des affaires États-Unis-Afrique de cette année, d’autant plus qu’il intervient après presque deux ans de pandémie et dans un contexte de tension géopolitique et de risques de fragmentation économique ayant un impact notable sur l’Afrique ?Le Sommet des affaires États-Unis-Afrique de cette année intervient à un moment important où les pays et les entreprises sortent de l’impact sanitaire et économique de la pandémie de COVID 19, ainsi que du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine – qui ont considérablement affecté le commerce mondial et les modèles d’investissement tant pour les États-Unis que leurs partenaires africains des secteurs public et privé.Pour les Africains et au niveau du CCA, nous croyons en la promesse et le grand potentiel des relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique. L’Afrique n’est pas monolithique : ses pays représentent une diversité d’histoires, de cultures, de peuples et de langues. Bien que l’Afrique soit complexe, sa pertinence stratégique et économique pour les États-Unis est claire. D’ici 2025, plus de la moitié de la population africaine aura moins de 25 ans.D’ici 2050, un quart de la population mondiale sera africaine et le Nigeria dépassera les États-Unis en tant que troisième pays le plus peuplé du monde. Cette même année, deux enfants sur cinq naîtront en Afrique. D’ici 2100, 13 des 20 plus grandes zones urbaines du monde seront en Afrique.Le continent est déjà l’un des marchés de consommation à la croissance la plus rapide au monde avec 1,4 milliard de personnes, et sa classe moyenne croissante et sa grande population de jeunes représentent d’importantes opportunités d’exportation pour les biens et services américains. Une population jeune et productive élargit non seulement les opportunités du marché américain, mais réduit également les conditions qui favorisent l’insécurité mondiale.En termes de fragmentation économique de l’Afrique, l’adoption et la mise en œuvre de l’Accord portant sur la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) vont changer la donne pour l’Afrique. Le continent est en passe de devenir l’une des régions économiques les plus importantes du monde. Lorsque cette zone de 54 pays sera pleinement mise en œuvre, elle comprendra le cinquième plus grand bloc économique au monde, représentant une énorme source d’emplois, de consommateurs, d’innovation et de pouvoir pour façonner l’économie mondiale.Au-delà de l’élimination des obstacles au commerce intra-africain, la Zelcaf fera également progresser l’intégration de l’Afrique dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, y compris avec les États-Unis. La Zone incitera également potentiellement les entreprises américaines et autres à investir dans la fabrication à valeur ajoutée sur le continent dans des secteurs clés tels que les produits pharmaceutiques et médicaux et les batteries pour véhicules électriques.3- Le Sommet attire des responsables gouvernementaux de haut niveau, y compris des chefs d’État et des chefs d’entreprise. Pourriez-vous nous expliquer les principaux sujets à l’ordre du jour et comment le Sommet peut-il aider à résoudre des problèmes urgents tels que les pénuries alimentaires mondiales, l’inflation, la persistance de Covid-19 et les effets du réchauffement climatique qui, à nouveau, affectent gravement de nombreux pays africains ?Le thème du prochain sommet d’affaires États-Unis-Afrique sera « Construire l’avenir ensemble » et réunira des représentants des gouvernements américains et des pays africains et des dirigeants du secteur privé pour s’engager sur un certain nombre de questions critiques ayant un impact sur les relations économiques entre les États-Unis et l’Afrique.Nous sommes ravis qu’il y ait des sessions sur la construction d’un écosystème alimentaire durable, la production africaine de produits médicaux, la transition énergétique nette zéro, la construction d’infrastructures, la réduction de la fracture numérique, la diffusion d’exemples africains au public mondial en streaming et l’investissement dans les femmes et les jeunes, entre autres. Il y aura également des sessions spéciales sur l’investissement au Botswana, au Ghana, au Maroc et au Cameroun, ainsi que des opportunités de présenter aux investisseurs institutionnels américains et d’en savoir plus sur les initiatives du gouvernement américain comme Prosper Africa.Nous savons, grâce aux précédents sommets du CCA, que des relations commerciales sont établies, que des accords se concrétisent et que de nouveaux partenariats entre les États-Unis et l’Afrique sont lancés ou annoncés, et nous prévoyons que le sommet de cette année – notre premier en Afrique du Nord – connaîtra le même succès.4- Comment les affaires et les investissements entre les États-Unis et l’Afrique peuvent-ils contribuer à une relance soutenue dans des secteurs stratégiques tels que la santé, la finance, l’énergie, les infrastructures… ?La collaboration entre les gouvernements et le secteur privé est essentielle pour que l’Afrique et les États-Unis progressent ensemble autour de secteurs stratégiques et relèvent efficacement une série de défis mondiaux. Par exemple, le gouvernement américain et le secteur privé ont travaillé en collaboration avec les nations africaines et les partenaires du secteur privé pour relever les défis sans précédent causés par la pandémie de COVID-19. Garantir un accès plus équitable aux vaccins a été une première étape clé qui a offert aux entreprises de secteurs allant de la santé aux TIC une occasion unique de travailler ensemble pour répondre aux besoins de santé publique de l’Afrique.Les entreprises et les gouvernements ont dû se bousculer au cours des deux dernières années pour faire face à des chocs inattendus et profonds sur les chaînes d’approvisionnement. Il y a une grande opportunité en 2022 et au-delà pour les entreprises et les gouvernements de développer un ensemble de chaînes d’approvisionnement plus résilientes et sécurisées et d’étendre leur collaboration pour créer de nouveaux marchés.Le CCA espère, par le biais de son initiative États-Unis-Afrique pour la sécurité sanitaire et la résilience, réunir les parties prenantes américaines et africaines des secteurs public et privé pour discuter des moyens de collaborer non seulement pour lutter contre le COVID, mais aussi pour renforcer les systèmes de santé africains. Cette initiative est un bon exemple du potentiel de collaboration pour produire des résultats concrets.Il existe également un fort besoin de collaboration public-privé entre les États-Unis et l’Afrique pour faire face de manière stratégique à l’impact de la guerre d’Ukraine sur l’Afrique, son secteur agricole et sa population. Les centaines de millions de petits exploitants agricoles africains, qui sont déjà confrontés à des défis pour accéder et utiliser les technologies les plus récentes et les meilleures pour augmenter la productivité, sont maintenant touchés par la hausse des prix mondiaux des produits de base.Source: MAP

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