Exode des compétences : les médecins étrangers sur le point d’obtenir le droit de pratiquer au Maroc.

Lors d’une séance parlementaire lundi, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khaled Ait Taleb, a annoncé la prochaine publication des décrets d’application de la loi sur la fonction de santé. L’objectif de cette mesure est d’attirer des professionnels de la santé étrangers afin de renforcer les effectifs du secteur, selon le quotidien Aujourd’hui le Maroc daté du 28 décembre.
Répondant à une question sur « le phénomène de migration du personnel médical à l’étranger » à la Chambre des représentants, le ministre a souligné que le manque de ressources humaines est un défi mondial, avec une concurrence accrue à l’échelle mondiale pour attirer des compétences médicales.
Il a rappelé l’adoption d’une loi permettant aux médecins étrangers d’exercer au Maroc, à savoir la loi n°33.21 modifiant et complétant la loi n°131.13 relative à l’exercice de la médecine. Ce texte autorise et établit les conditions de recrutement des médecins étrangers au Maroc, et actuellement, 453 médecins étrangers exercent dans le secteur privé marocain.
Le ministre a souligné l’importance de mettre en place des incitations pour attirer les médecins étrangers vers le secteur public. Alors que les professionnels de la santé marocains quittent le pays, des talents médicaux étrangers souhaitent travailler au Maroc grâce à des partenariats internationaux et à des incitations dans le secteur public, a-t-il ajouté. La loi sur la fonction de santé, qui offre des incitations significatives, renforcera la compétitivité du secteur public.
Le Maroc fait face depuis plusieurs années à une pénurie de médecins aggravée par le départ massif de professionnels à l’étranger. Environ 700 des 1 400 médecins formés annuellement dans les facultés de médecine quittent le Maroc pour l’Europe et le Canada, selon des chiffres officiels cités par Aujourd’hui le Maroc.
Le besoin en ressources humaines devrait augmenter dans les prochaines années en raison de la croissance démographique et de la diversification des besoins en matière de soins de santé. Pour remédier à cette situation, une convention-cadre dotée d’un budget de 3 milliards de dirhams a été signée le 25 juillet 2022 entre les ministères de la Santé, de l’Enseignement supérieur et le ministre délégué chargé du Budget. Cette convention vise à porter le nombre de professionnels de la santé à plus de 90 000 d’ici 2025, avec un objectif de 24 professionnels de la santé pour 10 000 habitants d’ici cette année-là, puis de 45 d’ici 2030, contre 17,4 actuellement.