Sida au Maroc : comportements, lacunes et perceptions en 2024
Le Maroc fait face à un défi persistant en matière de santé publique : le Sida. Malgré des efforts de sensibilisation répétés, de nombreuses lacunes demeurent dans les connaissances et les pratiques des Marocains face à cette maladie.
Connaissances sur les modes de transmission
Selon l’enquête menée par l’Économiste-Sunergia, seuls 52 % des Marocains connaissent les modes de transmission du VIH. Ces connaissances sont plus élevées chez les citadins (66 %), les habitants du centre (59 %) et les catégories socio-professionnelles A et B (70 %). En revanche, les ruraux (74 %) et les personnes âgées de 65 ans et plus (63 %) sont les plus en retard.
Parmi ceux qui sont informés, 90 % associent le Sida aux rapports sexuels, tandis que 22 % mentionnent le sang, 18 % les outils esthétiques partagés et 16 % les seringues ou matériels d’injection.
Faible sensibilisation aux autres maladies sexuellement transmissibles
En dehors du Sida, l’ignorance est frappante : 79 % des Marocains ne connaissent aucune autre maladie sexuellement transmissible.
Moyens de prévention méconnus
Près de deux tiers des Marocains (62 %) ignorent les moyens de se protéger du VIH. Cette méconnaissance est plus marquée chez les jeunes de 18 à 24 ans (75 %) et dans les zones rurales (82 %).
Parmi les personnes informées, l’abstinence est la méthode la plus citée (49 %), suivie du préservatif masculin (38 %), du non-partage des objets personnels (33 %) et du préservatif féminin (22 %).
Comportements sexuels préoccupants
L’âge moyen du premier rapport sexuel est de 22 ans, avec des cas signalés dès 12 ans, augmentant les risques liés au manque de sensibilisation.
L’utilisation des moyens de protection reste faible :
- 70 % des Marocains déclarent avoir déjà eu des relations sexuelles.
- Parmi les célibataires, seuls 12 % utilisent systématiquement une protection, tandis que 66 % n’en utilisent aucune.
- Chez les mariés, seuls 1 % utilisent des moyens de protection, contre 81 % qui n’en utilisent jamais.
Urgence d’une action ciblée
Ces comportements à risque et ce faible recours à la prévention, particulièrement chez les jeunes et en milieu rural, nécessitent des campagnes de sensibilisation adaptées. Une éducation sexuelle renforcée est indispensable pour freiner la propagation du VIH et des autres maladies sexuellement transmissibles, protégeant ainsi les générations futures.
source : groupe-sunergia.