Le SMIG franchit un cap historique : ce qu’il faut savoir
À compter de janvier 2025, le salaire minimum mensuel brut augmentera à 3.266,96 dirhams, marquant ainsi un tournant pour les salariés. Pour la première fois, le SMIG net dépasse la barre symbolique des 3.000 dirhams, atteignant 3.046,77 dirhams, contre 2.901,68 dirhams auparavant. Cette progression s’inscrit dans le cadre de l’accord de dialogue social conclu le 30 avril 2024 entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Cependant, cette revalorisation reste loin des attentes de l’Union Marocaine du Travail (UMT), qui revendique un SMIG de 5.000 dirhams. Une seconde augmentation de 5% est prévue pour janvier 2026, prolongeant ainsi les efforts d’ajustement salarial.
Dans le secteur agricole, une hausse similaire est planifiée en deux étapes : la première en avril 2025 et la suivante en avril 2026. Dès avril prochain, le SMAG brut passera à 2.418,23 dirhams, avec un net de 2.255,25 dirhams. Ces ajustements visent à rapprocher les salaires agricoles des niveaux observés dans l’industrie, le commerce et les professions libérales.
Pour les employeurs, ces changements impliquent une augmentation des charges sociales. Les cotisations par salarié s’élèveront à 909,19 dirhams par mois, contre 865,90 dirhams précédemment. Cette hausse, bien qu’importante, alourdit les coûts pour des entreprises déjà fragilisées par des dettes sociales et fiscales, en particulier dans des secteurs comme le textile ou l’agroalimentaire. Le risque de saisie de biens par la CNSS ou l’administration fiscale menace ces entreprises, mettant potentiellement en péril des milliers d’emplois.
Alors que le SMIG franchit une étape décisive, les implications de cette mesure suscitent autant d’espoir que de préoccupations, révélant des enjeux cruciaux pour l’économie marocaine.