Exit les effets d’annonce du salon Halieutis, la sardine devient inaccessible au commun des Marocains!

Longtemps considérée comme le poisson du peuple, la sardine devient un luxe pour de nombreux foyers marocains. En l’espace d’un mois, son prix a grimpé en flèche, atteignant 25 à 30 dirhams le kilogramme sur certains marchés, tandis que la caisse de sardines s’échange désormais à 800 dirhams. Une flambée qui met à mal le pouvoir d’achat des ménages, notamment ceux aux revenus modestes.
Une envolée des prix aux multiples causes
Les professionnels du secteur expliquent cette hausse par plusieurs facteurs. En premier lieu, la baisse des rendements de la pêcherie, largement impactée par le changement climatique et les phases de repos biologique imposées pour préserver les stocks halieutiques. À cela s’ajoute une hausse des coûts de production, notamment ceux liés à la logistique, au carburant et à la sortie en mer.
Par ailleurs, la chaîne de distribution, du transport aux intermédiaires, contribue à renchérir le prix final. L’augmentation de la demande à l’approche du mois de ramadan, période où la sardine est très prisée, risque d’accentuer encore davantage cette pression sur les prix.
Un phénomène aggravé par le climat
Interpellé à la Chambre des représentants, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Ahmed El Bouari, a surpris en reliant cette hausse des prix à la sécheresse. Selon lui, les poissons, y compris la sardine, sont affectés par le manque de précipitations et les perturbations des températures, qui les obligent à migrer vers d’autres zones. Il souligne que certaines espèces, comme la sardine, nécessitent une température de 18°C pour se développer.
Un paradoxe pour le premier exportateur mondial
Le Maroc reste pourtant le premier producteur et exportateur mondial de sardines, expédiant ses produits vers plus de 60 pays, dont la France et plusieurs États africains. La Sardina pilchardus, emblème de la pêche marocaine, est l’une des plus recherchées au monde.
Mais pour les consommateurs marocains, cette fierté nationale ne suffit plus à masquer la réalité d’un marché intérieur sous tension, où l’inflation alimentaire menace de priver de nombreux foyers de l’un de leurs aliments de base.