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Autoroutes, Nizar Baraka n’exclue pas une hausse des tarifs de péage

Le gouvernement marocain pourrait prochainement revoir à la hausse les tarifs de péage sur les autoroutes, une perspective évoquée par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, lors d’une intervention à la Chambre des représentants. Cette réflexion s’inscrit dans un contexte où la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) fait face à un endettement croissant et à des coûts d’entretien et de construction en hausse.

Un modèle économique sous tension

Depuis 2005, les tarifs de péage sont restés inchangés alors que le coût des infrastructures autoroutières n’a cessé d’augmenter. Une situation qui fragilise le modèle économique d’ADM, dont 80 % du financement repose sur des emprunts internationaux. Actuellement, 500 km sur les 1 800 km du réseau autoroutier enregistrent une fréquentation insuffisante, avec seulement 3 000 à 4 000 véhicules par jour, loin du seuil de rentabilité fixé à 6 000 véhicules. Cette sous-utilisation génère un manque à gagner estimé à un milliard de dirhams par an, une situation qui pourrait persister jusqu’en 2033.

Une restructuration financière déjà en cours

Pour redresser la situation sans solliciter directement le budget de l’État, plusieurs mesures ont été mises en place :

  • Réduction du ratio d’endettement (passé de 4 à 1,5).
  • Restructuration de 15,5 milliards de dirhams de dettes entre 2016 et 2020.
  • Optimisation du coût du service de la dette, permettant une économie de 5 milliards de dirhams sur la période 2016-2032.
  • Mise en place d’un mécanisme d’assurance pour limiter l’impact des fluctuations des taux de change.

Ces efforts ont permis de ramener l’endettement d’ADM à 37 milliards de dirhams en 2023, contre 40 milliards auparavant.

Vers de nouveaux mécanismes de financement

Malgré ces ajustements, ADM doit encore trouver des solutions pour financer ses futurs investissements, notamment l’extension du réseau à 3 000 km, conformément aux ambitions royales. Plusieurs pistes sont à l’étude :

  • Développement de nouvelles solutions de financement, en partenariat avec les instances de gouvernance.
  • Optimisation de l’exploitation des abords autoroutiers pour générer des revenus complémentaires.
  • Modulation de la participation au capital en fonction du niveau de fréquentation des tronçons futurs.

Reste à savoir si l’augmentation des tarifs de péage, mesure sensible pour les usagers, sera effectivement mise en œuvre dans les mois à venir.

Avec Le Matin

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