A Casablanca, des milliards injectés dans la réhabilitation, mais les effondrements continuent

Le récent effondrement d’une maison dans l’ancienne médina de Casablanca met en lumière l’inefficacité des nombreux programmes de réhabilitation, malgré des investissements colossaux engagés depuis plus de quinze ans.
Un problème persistant malgré des budgets faramineux
Moins de 24 heures après le départ du roi vers Rabat, un nouvel effondrement a provoqué un vent de panique parmi les hauts responsables, qui craignent que cette catastrophe ne leur coûte leur poste. Face à cette situation alarmante, les autorités de Casablanca ont multiplié les réunions d’urgence pour tenter d’identifier les causes profondes de cette crise récurrente.
Parallèlement, des élus et représentants de la société civile réclament une enquête approfondie sur la gestion des milliards de dirhams investis dans la réhabilitation de la médina, sans résultats concrets. Selon eux, ces fonds publics n’ont pas permis d’endiguer les effondrements, pourtant au cœur des directives royales en matière d’urbanisme et de sécurité des citoyens.
Une succession de plans de réhabilitation depuis 2010
Lancé en 2010, le premier programme de réhabilitation visait à améliorer les conditions de vie des habitants, moderniser les infrastructures et préserver le patrimoine historique. En 2014, un second projet a été initié pour renforcer l’habitat, l’artisanat et le commerce. Puis, en 2018, un troisième volet a mis l’accent sur la mise en sécurité des bâtiments menaçant ruine, avec un budget de 300 millions de dirhams sous la supervision de l’Agence urbaine.
Malgré ces efforts, les effondrements se poursuivent, ce qui a conduit à un quatrième programme en 2023, cofinancé par la commune urbaine et le Fonds Hassan II, avec une enveloppe d’un milliard de dirhams pour des actions à mener jusqu’en 2028.
Une situation inquiétante à l’approche des grands événements sportifs
Alors que Casablanca se prépare à accueillir plusieurs événements internationaux d’ici 2030, la dégradation persistante de l’ancienne médina interroge sur les responsabilités des acteurs impliqués. À quelques pas des grands projets structurants, des quartiers entiers restent à l’abandon, malgré les promesses de rénovation et les moyens financiers engagés.
L’ampleur du problème et les doutes croissants sur la gestion des fonds placent désormais les autorités sous pression, face à l’urgence d’apporter des solutions concrètes avant qu’un nouveau drame ne survienne.
Avec Assabah