Le géant américain de la voiture électrique vit un début d’année compliqué. Tesla annonce une baisse de 13 % de ses ventes mondiales au premier trimestre, par rapport à la même période en 2024. Un recul qui dépasse largement les prévisions, et qui confirme que la firme d’Elon Musk traverse une passe difficile, tant sur le plan commercial que d’image.
Une performance bien en dessous des attentes
Entre janvier et mars 2025, 336.681 véhicules ont été livrés par Tesla, contre 386.810 un an plus tôt. Les analystes tablaient sur des chiffres nettement supérieurs : entre 355.000 et 360.000 pour Wedbush, jusqu’à 378.000 initialement chez Deutsche Bank. Ce niveau marque un plus bas depuis fin 2022, signe que la dynamique de croissance s’essouffle.
Côté production, le tableau n’est pas plus reluisant : 362.615 unités produites contre plus de 433.000 l’année dernière à la même période. Des ralentissements liés, selon Tesla, à la reconfiguration de la Model 3 à Fremont et à des perturbations logistiques majeures (incendie criminel de l’usine de Berlin, tensions en mer Rouge).
Une image ternie et une gamme vieillissante
L’image de marque de Tesla est de plus en plus mise à mal. Elon Musk, désormais conseiller du président américain Donald Trump, fait l’objet de vives critiques. Son soutien à l’administration conservatrice, ses positions controversées, ainsi que des incidents comme le vandalisme ciblant des véhicules Tesla aux États-Unis, pèsent sur la perception publique.
Par ailleurs, le catalogue peine à se renouveler. Le Model Y date de 2020, et le très attendu Cybertruck, lancé fin 2023, déçoit. À peine 46.000 exemplaires circuleraient selon les données d’un rappel massif. Une performance très en deçà des ambitions initiales.
L’Europe se détourne, la Chine résiste
Le recul est particulièrement sévère en Europe de l’Ouest :
- -36,8 % en France sur le seul mois de mars,
- -63,9 % en Suède,
- -56 % au Danemark au premier trimestre.
Dans l’ensemble de l’UE, les immatriculations ont quasiment été divisées par deux début 2025, avec une part de marché ramenée à 1,1 %.
En Chine, la concurrence fait rage, notamment avec BYD, le principal rival local, qui a vendu 1,76 million de véhicules 100 % électriques en 2024 (+12 %), contre 1,79 million pour Tesla (en légère baisse).
Tesla à la croisée des chemins
Entre des difficultés industrielles, une stratégie produit critiquée, une image publique fragilisée, et une pression concurrentielle croissante, Tesla entre dans une phase critique de son histoire. Le groupe espère relancer la dynamique avec son robotaxi, annoncé pour une production avant 2027, mais d’ici là, la route s’annonce semée d’embûches pour Elon Musk et son empire électrique.
