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Assurance : que faire en cas de litige avec son assureur ?

Dans le quotidien des relations entre assurés et entreprises d’assurances, il arrive parfois que des désaccords surgissent. Une indemnisation jugée insuffisante, une clause mal comprise, ou encore une résiliation contestée… autant de situations qui peuvent laisser un goût amer. Pourtant, des recours existent, à condition de bien connaître ses droits. L’ACAPS (Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale) nous éclaire.

Un contrat complexe, mais pas figé

L’assurance n’est pas un simple achat de service immédiat. On paie une prime sans savoir si, ni quand, l’on bénéficiera de prestations. C’est ce qui en fait un contrat particulier, souvent technique, parfois flou pour l’assuré.

Mais en cas de litige, l’assuré n’est pas démuni : il a tout à fait le droit de contester une décision de son assureur, que ce soit au sujet d’une indemnisation, d’une déchéance, d’une exclusion ou encore d’une résiliation. « Ce droit existe et il est important de le rappeler », souligne un responsable de l’ACAPS, en insistant sur la nécessité de bien lire – et surtout comprendre – les clauses du contrat au moment de la souscription.

Les pièges à éviter… dès le départ

Avant même d’envisager une réclamation, encore faut-il bien connaître ses droits et obligations. Conditions de déclaration, cas de nullité, exclusions de garantie, montant des franchises, règle de vétusté, déductions diverses… autant de notions qui peuvent impacter le montant de l’indemnité, voire le droit à indemnisation tout court.

L’ACAPS recommande donc de poser toutes les questions nécessaires au moment de signer son contrat, notamment sur des termes comme la « vétusté », la « franchise » ou la « règle proportionnelle ». Ces éléments déterminent la manière dont un sinistre sera traité et indemnisé.

Contre-expertise : un droit souvent méconnu

Si le différend survient au moment de l’évaluation du dommage, une première voie de recours s’offre à l’assuré : la contre-expertise. L’évaluation initiale est généralement faite par un expert mandaté par l’assureur. Mais si celle-ci paraît injuste, l’assuré peut désigner son propre expert, à ses frais. Les deux experts tenteront ensuite de confronter leurs analyses pour trouver un terrain d’entente.

Et si cela ne suffit pas ? Une réclamation peut alors être adressée directement à l’assureur ou à l’intermédiaire (courtier ou agent), en détaillant clairement le litige et en fournissant tous les documents utiles.

Le médiateur de l’assurance : une voie amiable

Lorsque les discussions avec l’assureur n’aboutissent pas, l’assuré peut solliciter le médiateur de l’assurance (www.mediateurassurance.ma), un tiers indépendant chargé de faciliter une solution amiable. Ce service, gratuit, est encadré par une « Charte de la médiation en assurances » à laquelle adhèrent l’ensemble des entreprises d’assurances opérant au Maroc.

À noter toutefois : le recours à la médiation n’est possible que si le montant du litige est d’au moins 5.000 dirhams pour les remboursements santé, et de 2.000 dirhams pour les autres types de sinistres.

Et si ça coince toujours ?

Quand toutes les voies de recours amiables classiques ont été épuisées, reste une autre option : saisir directement l’ACAPS via sa plateforme en ligne dédiée (reclamation-assurance.acaps.ma). L’interface permet de déposer une réclamation, pièces justificatives à l’appui, et de suivre l’évolution de son traitement grâce à un numéro reçu au moment du dépôt.

« Le rôle de l’ACAPS est d’intervenir comme Autorité de contrôle, dans le respect de ses prérogatives, pour faciliter la résolution des litiges »

En résumé : lire attentivement son contrat, poser des questions, ne pas hésiter à demander une contre-expertise ou à engager une médiation… l’assuré marocain a des droits. Encore faut-il les connaître pour les faire valoir.

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