
C’est un tournant stratégique que s’apprête à prendre Maroc Telecom. Le 18 juin 2025, les actionnaires du groupe seront appelés à se prononcer sur une profonde refonte de sa structure de gouvernance. L’opérateur historique souhaite en effet abandonner son organisation dualiste actuelle pour adopter un modèle plus centralisé : celui d’une société anonyme à conseil d’administration.
Derrière cette décision, une volonté affichée de simplifier les circuits de décision et de renforcer la réactivité du groupe face aux mutations rapides du secteur des télécommunications. Le passage d’une gouvernance à deux têtes – avec un directoire chargé de la gestion et un conseil de surveillance en charge du contrôle – à une structure moniste, confiant l’ensemble des pouvoirs à un conseil d’administration présidé par un PDG, marque un recentrage des responsabilités. Le nouveau schéma permettra à un seul organe collégial d’assurer à la fois la stratégie et le pilotage opérationnel.
Ce changement, inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée générale mixte, ne sera effectif qu’après approbation selon les règles strictes des assemblées extraordinaires. Mais il illustre une tendance de fond : celle des grandes entreprises marocaines cherchant à adapter leur gouvernance aux enjeux de performance et de compétitivité.
Dans le système actuel de Maroc Telecom, le directoire, composé de cinq membres au maximum, assume la gestion quotidienne de l’entreprise, tandis que le conseil de surveillance veille au respect des orientations stratégiques. Ce modèle est souvent salué pour son équilibre et sa transparence, notamment dans les secteurs régulés comme la banque ou l’assurance. Mais il peut aussi ralentir le processus décisionnel dans des contextes où la rapidité d’exécution devient un facteur clé de succès.
Avec cette transformation en société anonyme à conseil d’administration, Maroc Telecom entend moderniser son mode de fonctionnement et donner davantage de pouvoir à une direction resserrée, sous la houlette d’un PDG unique. Une évolution qui traduit l’ambition de l’opérateur d’affronter avec plus de souplesse les défis d’un marché en perpétuelle mutation.
Reste désormais à savoir si les actionnaires valideront ce virage organisationnel. Leur vote, attendu le 18 juin, sera déterminant pour définir les contours de la prochaine ère de gouvernance du groupe.
Avec FNH et Le Matin