AMO-Tadamon : le gouvernement engage 9,5 milliards de dirhams par an pour garantir la couverture des plus vulnérables

Le régime de l’Assurance Maladie Obligatoire Tadamon poursuit son déploiement dans des conditions financières solides. Devant la Chambre des conseillers, mardi, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a réaffirmé la volonté de l’exécutif d’en assurer la viabilité, avec une prise en charge directe des cotisations des familles éligibles, pour un montant annuel de 9,5 milliards de dirhams.
Cette mesure s’inscrit dans une dynamique plus large de consolidation de la protection sociale, qui a vu l’intégration de quelque 4 millions de foyers dans le système. Cela a porté le nombre total de bénéficiaires, y compris les ayants droit, à près de 11 millions de personnes.
Ces familles ont désormais accès gratuitement aux soins dans les établissements hospitaliers publics ainsi qu’aux prestations du secteur privé, via la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dans les mêmes conditions que les autres assurés.
Depuis le lancement du régime AMO-Tadamon jusqu’à fin mars 2025, plus de 14 millions de dossiers médicaux ont été enregistrés. Parmi eux, 12 millions ont été traités, dont plus de 300.000 concernaient des maladies chroniques ou lourdes, pour un coût total dépassant les 17 milliards de dirhams.
En parallèle, le gouvernement a mené une réforme d’envergure visant les travailleurs non salariés et indépendants. Grâce à l’adoption de 28 textes réglementaires, une couverture médicale a été étendue à cette catégorie, avec des cotisations adaptées à leurs revenus. Aujourd’hui, 3,5 millions d’entre eux en bénéficient.
Le volume des dossiers déposés par ces professionnels a d’ailleurs dépassé les 4 millions à fin avril 2025, avec plus de 3,6 millions déjà traités, pour un coût cumulé estimé à 4 milliards de dirhams. En moyenne, plus de 9.200 dossiers sont traités chaque jour.
Selon Aziz Akhannouch, cette approche élargie prépare le terrain pour le déploiement progressif de l’AMO-Achamil, qui vise une couverture universelle, sans exclusion sociale. À ce titre, plus de 313.000 nouveaux bénéficiaires ont déjà été intégrés, marquant un tournant vers un système de santé plus équitable et inclusif.
Ce nouveau modèle se démarque par sa logique mutualisée, plus solidaire que celle de l’ancien régime. Il ouvre ainsi l’accès à des soins de qualité et à une protection renforcée à des catégories autrefois marginalisées.