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Marché automobile marocain : une croissance solide portée par la reprise, le crédit et la transition énergétique

Le marché automobile marocain continue sur sa lancée. À la fin du premier semestre 2025, les ventes de véhicules neufs ont bondi de plus de 36 %, atteignant un volume cumulé de 112 026 unités, selon les derniers chiffres publiés par l’Association des Importateurs de Véhicules au Maroc (AIVAM). Une performance qui confirme la vigueur retrouvée du secteur, portée par une série de facteurs structurels et conjoncturels favorables.

Ce chiffre impressionnant — en hausse de 36,1 % par rapport à la même période en 2024 — illustre un basculement durable vers un cycle de croissance soutenue. L’économiste Othmane Fahim, interrogé par la MAP, n’hésite pas à parler d’« effet multiplicateur » : au-delà des ventes, c’est toute la chaîne de valeur automobile qui est dynamisée — des concessionnaires aux équipementiers, en passant par les investisseurs privés, les importateurs et les filières de production locale.

L’un des principaux moteurs de cette embellie est la politique monétaire de Bank Al-Maghrib, devenue plus souple depuis la baisse du taux directeur à 2,25 % en mars dernier. L’accès au crédit s’est élargi, rendant les mensualités automobiles plus abordables, et incitant ainsi de nombreux ménages à franchir le pas. Les prêts au secteur non financier, dont fait partie l’automobile, ont d’ailleurs bondi de 2,6 % à 5,9 % en l’espace de quelques mois.

La reprise logistique mondiale, avec la reconstitution progressive des stocks et le retour à la normale des chaînes d’approvisionnement, a également permis de répondre à une demande restée longtemps frustrée. Résultat : les showrooms se remplissent, les carnets de commande se gonflent, et les marques multiplient les lancements.

Du côté de l’offre, les constructeurs misent sur des modèles en phase avec les attentes du consommateur marocain : les SUV compacts séduisent toujours plus, grâce à leur confort, leur gabarit polyvalent et des prix de plus en plus compétitifs. La diversification des gammes, couplée à une montée en qualité, permet au marché de mieux résister aux secousses extérieures.

Autre évolution notable : l’essor des motorisations alternatives. Portés par la flambée des prix du carburant, les véhicules hybrides gagnent du terrain. Une tendance encore embryonnaire il y a peu, qui s’intègre aujourd’hui pleinement dans une dynamique de transition énergétique nationale. En parallèle, les voitures électriques connaissent une progression spectaculaire, avec des ventes en croissance de plus de 100 % sur le seul premier trimestre. Leur part de marché reste modeste — inférieure à 3 % — mais leur trajectoire semble tracée, surtout avec l’expansion des réseaux de recharge et l’industrialisation locale.

Pour Othmane Fahim, l’enrichissement du tissu industriel marocain joue également un rôle clé dans cette transformation. « La montée en compétence des acteurs locaux permet de renforcer l’intégration industrielle, de réduire les coûts logistiques et de renforcer la compétitivité à l’international », analyse-t-il.

Si la dynamique est positive, certains défis restent à relever : il faudra poursuivre l’effort de diversification, accélérer la mutation électrique et renforcer la résilience du secteur face aux éventuels chocs exogènes.

Mais dans l’ensemble, la photographie du premier semestre 2025 est celle d’un marché en pleine maturité, en prise directe avec les grandes mutations technologiques et économiques mondiales. Et surtout, d’un écosystème automobile marocain de plus en plus apte à transformer la conjoncture en opportunité durable.

Source MAP

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