
Le capitalisme a ceci de juste que la technologie, comme la loi dans un Etat idéal, s’applique à tout le monde. Ainsi on a beau être en position dominante sur un marché, on n’est pas pour autant à l’abri de difficultés quand une rupture technologique se produit.
Au Maroc nous en avons aujourd’hui une démonstration avec le cas Maroc Telecom. Le mastodonte de la téléphonie vient de publier ses comptes pour le premier semestre 2017. Le résultat y ressort en hausse de 5,9% à 2,9 milliards de dirhams. Un bond difficile à expliquer (à moins de mettre la main sur une grosse économie de coûts type cession d’actifs ou opération de départs volontaires) alors que le chiffre d’affaires est en baisse ou en stagnation. Et cela aussi bien au Maroc qu’en Afrique subsaharienne.
En effet, à fin juin le chiffre d’affaires Maroc ressort en chute de 5,1%. Le CA global, lui, est en baisse de 2,3%. En cause, la baisse des revenus des appels vocaux. Ceux-là ont chuté de 22%!
Derrière cet effondrement il y a la baisse réglementaire des prix évaluée à 16%. Mais aussi la concurrence des applications VOIP (watsapp, messenger, etc.). Le consommateur moyen a en effet de plus en plus recours à ces appli’ pour passer des appels non plus seulement à l’international mais désormais en local aussi.
Ainsi Internet qui était sensé doper les revenus des opérateurs et d’IAM en particulier devient une source de « déficit ». Face à une offre en data pour le moins anorexique, le réseau sert ainsi davantage aux communications vocales faisant de watsapp & co’ de vrais opérateurs télécoms, le comble!, à 0 dirhams!
Réagir face à de tels chamboulements technologiques nécessitent des ruptures à la mesure du phénomène.
Et c’est à ce type de transformations qu’on reconnaît les vrais leaders.
A suivre.