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ACHAT DE VOITURE: PORTRAIT-ROBOT DU CONSOMMATEUR MAROCAIN

La voiture n’est plus un accessoire mais devient de plus en plus une nécessité. Mais que préfèrent les marocains ? Le neuf ou l’occasion ? Combien les Marocains sont-ils prêts à payer pour s’offrir leurs voitures? Quels critères déterminent l’acte d’achat ? Réponses.

Neuf Vs Occasion

Les marocains optaient plus pour les voitures d’occasion vers la fin des années 90. Ils les importaient de l’étranger surtout après la baisse des droits de douane. La décision d’introduction de voitures économiques consolidée par une baisse des droits de douane au profit des véhicules neufs importés et une nouvelle tarification douanière pour les voitures d’occasion importées, n’a pas changé la donne. Même s’il est en nette évolution, le marché du neuf demeure trois fois moins important que celui de l’occasion. «La voiture au Maroc, en se démocratisant et en se popularisant, semble avoir perdu de sa superbe d’il y a 10 ans. Elle commence à acquérir un aspect fonctionnel et elle est davantage achetée dans un but utilitaire ce qui profite au marché de l’occasion », analyse le sociologue Jamaleddine Achabi. Rachid Zerouk, responsable de ventes chez un concessionnaire de la place, ajoute : «à cause du faible pouvoir d’achat des Marocains, les voitures d’occasion ont toujours la cote au détriment du neuf, et ce pour une bonne partie des acquéreurs. Certains continuent d’opter pour les véhicules d’occasion importés, même si ce segment est en perte de vitesse». Et d’ajouter «si le neuf progresse c’est surtout grâce à la conjonction de trois facteurs: des prix en baisse, des ménages ayant un pouvoir d’achat dépassant une certaine limite et des formules de financement encourageantes ce qui n’était pas le cas au début des années 2000».

Critères d’achat

En 2010, la première enquête réalisée par Eqdom sur le secteur automobile au Maroc, en collaboration avec le cabinet d’études français Ipsos, révèle que 58,2% des possesseurs avaient l’intention d’acheter une voiture neuve, contre 33% une voiture d’occasion. Concernant les critères d’achat, les marocains prennent en considération le duo solidité-fiabilité en premier, la performance en second lieu, puis le meilleur rapport qualité-prix, le prestige-image, l’esthétique et le confort. La fourchette de prix variait entre 90.000 dirhams et 150.000 dirhams pour les voitures neuves et 50.000 dirhams et 90.000 dirhams pour les voitures d’occasion. Une autre étude de l’Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (Aivam), réalisée par le cabinet international Nielsen sur un échantillon de 2500 personnes de 15 régions différentes en 2013, souligne que pour le choix de leur voiture, les Marocains prennent pour critère en premier lieu la marque. Vient ensuite la motorisation et finalement le prix. La tendance n’a pas vraiment changé en 2018 ou puisque dans sa première étude de 2018 dédiée à la transformation des comportements des ménages marocains dans le secteur automobile, l’Observatoire Wafasalaf dévoile que les marocains désirant s’équiper d’une voiture cherchent surtout la marque (54% pour le neuf et 42% pour l’occasion), puis le prix (13% pour le neuf et 17% pour l’occasion) et la motorisation (9% pour le neuf et 10% pour l’occasion).
Toutefois, une enquête menée par Ford via sa page Facebook (Ford Motor Company) auprès de 727 répondants montre un tout autre visage. Ainsi, plus de trois conducteurs marocains sur cinq (63%) ont affirmé que, lors de l’achat d’une nouvelle voiture, c’est le critère de l’efficacité énergétique (comprendre la consommation en carburant) qui l’emporte sur celui de la puissance. En effet, plus d’un tiers des personnes sondées (35%) ont mentionné le critère de l’économie de carburant comme étant prioritaire. Parmi les raisons évoquées, on retrouve l’inquiétude liée à l’augmentation des prix du carburant (34%), mais aussi la question de la préservation de l’environnement (29%). Les performances mécaniques du véhicule ne viennent qu’en deuxième position des critères exigés.

Une affaire d’hommes

Contrairement à il y a deux décennies où les Marocains achetaient généralement leur première voiture à 45 ans, aujourd’hui, de plus en plus de jeunes franchissent le pas. D’après une étude du cabinet Sunergia sur les intentions d’achats de marocains en 2019, l’intention d’achat est plus forte chez les 25-34 ans. Ceci est du à une activité professionnelle plus importante, besoin d’être motorisé pour accompagner les enfants, besoin de se démarquer socialement, accès plus facile au crédit auto… L’automobile a néanmoins toujours était une affaire d’hommes et continue de l’être même en 2018. Les statistiques de l’AIVAM montrent que 68% des acquisitions sont effectuées pas des hommes contre 32% seulement des femmes. Même en 2019, Sunergia affirme que les hommes sont deux fois plus nombreux à vouloir acheter une voiture que les femmes (30% contre 17%). Côté budget, les Marocains sont prêts à débourser plus pour une voiture ce qui n’était pas le cas avant. «En 2000, l’accès au crédit était plutôt restreint. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les offres de crédits se diversifient et encouragent à passer à l’acte et peuvent même pousser à opter pour plus de finitions supérieures», explique Rachid Zerouk. L’Observatoire de Wafasalaf prouve que dans deux cas sur trois l’achat du véhicule neuf est envisagé à crédit, alors que le véhicule d’occasion est surtout financé par des fonds propres. En moyenne, le budget consacré par un Marocain à l’achat d’une voiture neuve se situe majoritairement entre 100.000 et 225.000 DH avec un apport de 38% pour un financement sur 47 mensualités comme le montre les dernières statistiques de l’Aivam.

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