C’est tout simplement historique: l’an dernier, plus de 1100.000 voitures électriques ont été immatriculées en France, deux fois plus qu’en 2019. Des Tesla, des Peugeot 208, mais surtout des Zoé. « Nous en avons écoulé plus de 37.000, se réjouit la marque au losange, et plus de 100.000 en Europe ! » Un succès qui illustre l’engouement robuste des clients pour les automobiles propres : 100% électriques, hybrides rechargeables ou à bicarburation, les véhicules verts ont représenté 22,5% des immatriculations en France en 2020, et plus de 30,7% depuis le début de l’année.
A l’origine d’une telle déferlante ? Un plaisir de conduite nettement amélioré. Même les plus réfractaires, traumatisés par les hybrides mollassonnes des années 2000, en conviennent : aujourd’hui, une Lexus ou une Volkswagen ID.3 garantissent des accélérations vives et un comportement routier aussi agréable que celui d’une voiture thermique. Rouler au vert est aussi de moins en moins contraignant ; les électriques affichent désormais jusqu’à 500 kilomètres d’autonomie et, quelle que soit la technologie, des bornes de recharge rapide fleurissent sur le territoire, reboostant la batterie en trente minutes à peine. Mais, bien sûr, l’élément déclencheur est avant tout financier. Les coups de pouce de l’Etat, bonus (gouvernemental revu à la baisse depuis le 1er juillet ou local) et exonération de carte grise, permettent de réduire la facture de plusieurs milliers d’euros. Et le coût d’utilisation, entre frais d’entretien et d’énergie réduits, fait vite rêver les habitués du sans-plomb. Attention toutefois, parmi la myriade de modèles proposés et selon vos habitudes de conduite, passer du thermique au plus propre n’est pas forcément rentable. Capital a fouillé dans les catalogues constructeurs et fait ses calculs : notre verdict, profil par profil.
Profil 1
- Consultant indépendant, roule 30.000kilomètres par an, sans routine.
Profil 2
- Cadre bancaire périurbain, parcourt 60 kilomètres par jour de déplacements professionnels et 5.000 kilomètres par an pour ses loisirs.
Profil 3
- Couple de retraités roule 12.000kilomètres par an (courtes distances), habite une maison avec stationnement individuel.
Profil 4
- Infirmière libérale, parcourt 100kilomètres par jour en tournée (ville et campagne) et 2.000kilomètres par an pour ses loisirs, vit en pavillon.
Profil 5
- Famille de classe moyenne, roule 17.000kilomètres par an, habite en ville, ne dispose pas de borne de recharge à domicile.
(1) les voitures écologiques (capables de rouler en électrique : FHEV, PHEV, 100% électrique) sont indiquées sur fond vert.
(2) le prix réel correspond au prix catalogue pondéré par une remise de 8% sur les thermiques (sauf Dacia, qui ne pratique aucune remise), hybrides légères et hybrides simples, de 5% sur les hybrides rechargeables, de 0% sur les électriques ; auquel s’ajoute la carte grise moins le bonus éventuel.
(3) Nombre de kilomètres pour compenser le surcoût à l’achat d’un modèle vert. Nous avons calculé le coût en carburant et électricité, par an, des modèles thermique, hybride et électrique, selon les normes WlTP et les habitudes de chaque profil. Nous avons obtenu la différence de coût annuel entre modèles puis le nombre d’années nécessaires pour amortir la différence de prix à l’achat.
Nombre d’années retranscrit en kilomètres, selon le profil. Prix retenus : le litre SP95 à 1,52 €, GPl à 0,85 €, E85 à 0,65 €, kWh à 0,10 €, moyenne tenant compte des solutions de recharge gratuite.
Lexique des différentes voitures propres
- Les voitures 100% électriques. Fonctionnant sans la moindre énergie fossile, elles peuvent être rechargeables (Renault Zoé, Audi e-tron, BMW i3…) ou à hydrogène, alors dotées d’une pile à combustible (Toyota Mirai et Hyundai Nexo). Ces modèles sont les seuls à pouvoir prétendre à un bonus maximal et à la vignette Crit’Air verte.
- Les hybrides rechargeables (PHEV). Elles intègrent deux motorisations : une thermique essence (seul Mercedes-Benz propose un diesel) et une électrique dont l’autonomie varie de 50 à 100 kilomètres. C’est le compromis souvent idéal : les déplacements du quotidien en électrique et les longs voyages occasionnels en thermique. Encore faut-il recharger l’engin, sinon la batterie, très lourde, rend la consommation onéreuse sans rien apporter.
- Les hybrides simples (FHEV). Le groupe Toyota (Lexus incluse), Renault, Honda et Ford sont les principales marques à utiliser cette solution dite autorechargeable : une batterie se recharge dans les phases de freinage. Elle permet d’assurer les manœuvres et de rouler 1 ou 2 kilomètres en tout électrique.
- L’hybridation légère (MHEV). Invention française de l’équipementier Valeo, un alterno-démarreur couplé à une batterie de 48 volts assure à la fois un coup de boost au moteur et une légère baisse du niveau de CO2. Une voiture ainsi équipée donne lieu à une carte grise gratuite ou à moitié prix dans la plupart des départements.
- La bicarburation. Il s’agit là de l’utilisation de deux carburants différents injectés indifféremment dans le moteur : de l’essence et un gaz. Pour le grand public, c’est le GPL (gaz de pétrole liquéfié) qui est d’usage. Pour les flottes d’entreprise, c’est le GNC (gaz naturel comprimé), dont les pompes nécessitent une infrastructure spécifique.
- Le bioéthanol. C’est un carburant agricole (fabriqué à partir de betterave ou de canne à sucre) compatible avec la plupart de moteurs essence, le simple ajout d’un boîtier électronique suffit. Fiscalement, les véhicules homologués bioéthanol bénéficient d’un abattement de 40% sur leurs émissions de CO2.
Source: Capital