Crise des cimetières: Ahmed Taoufiq veut des tombes-immeubles!
Pour les Parlementaires, il faut sortir une Fatwa autorisant la ré-exploitation des vieux cimetières fermés

C’est une crise de logement pas comme les autres; elle concerne la dernière demeure. Au Maroc, semble-t-il, il y a un manque d’espaces pour construire des tombes et les cimetières encore ouverts se rapprochent de la saturation, notamment dans les grandes villes comme Casablanca. Le le déficit en espaces d’enterrement est estimé entre 80 et 100 hectares chaque année. En tout cas, la question est suffisamment sérieuse pour mériter d’être soulevée au Parlement. C’était en effet le cas dans la semaine passée quand les députés ont interpelé Ahmed Taoufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, « sur le rôle de son département dans la résolution de cette problématique », rapporte le360 citant le journal Al Ahdath. En guise de solution, ce dernier aurait clairement suggéré l’idée de tombes verticales, c’est à dire des tombes empilées les unes sur les autres, sous forme de tours, un peu comme pour les parkings.
Mais, bien que rien, d’un point de vue jurisprudence traditionnelle, n’interdit une telle idée, l’opinion populaire ne semble pas encore préparée à admettre sa mise en œuvre. La problématique n’est pas propre au Maroc. D’autres pays, et pas que musulmans, explorent la même piste (lire un article dédié). Parmi les arguments cités pour défendre les tombes verticales, il y a celui qui consiste à dire: « «c’est insensé que nous vivions les uns au-dessus des autres dans des tours et que nous mourions ensuite dans des villas. Si nous vivons les uns au-dessus des autres, dans ce cas nous pouvons aussi reposer les uns au-dessus des autres »!
En tout cas, pour le ministre Taoufiq, la balle est tout sauf dans son camp. En effet, explique-t-il, « l’aménagement et l’organisation des cimetières relèvent des prérogatives des communes, et non du ministère des Habous. Ce dernier est, quant à lui, responsable de la préservation de la sacralité des tombes après l’enterrement ».
Se voulant alarmant, il affirme que « la gestion de ce secteur continue de souffrir d’un vide juridique qui empêche de garantir suffisamment de cimetières pour les enterrements des Marocains ».
Côté Parlementaires, on ne veut rien savoir: il faut débloquer rapidement la situation quitte à sortir une «Fatwa» autorisant la réouverture des cimetières fermés depuis au moins 40 ans, pour accueillir de nouveaux enterrements.
Comme quoi mort n’est toujours synonyme de paix!