Scandale sanitaire à Casablanca : 60% des viandes rouges d’origine douteuse, selon des experts
À Casablanca, la prolifération de viandes rouges issues d’abattages clandestins représente une menace pour la santé publique. Selon une enquête d’Al Ahdath Al Maghribia, certains acteurs de la filière des viandes rouges, notamment les bouchers et les intermédiaires locaux, tirent la sonnette d’alarme concernant ce qui s’apparente à un véritable scandale sanitaire. En effet, une quantité importante de viandes rouges non contrôlées par les autorités sanitaires se retrouve sur les étals, provenant de souks informels hebdomadaires, et surpassant de loin les quantités contrôlées provenant des abattoirs officiels de Casablanca.
Selon le rapport d’Al Ahdath Al Maghribia du 10 octobre 2023, ces professionnels de la filière des viandes rouges à Casablanca dénoncent également l’inaction actuelle des élus du conseil de la ville de Casablanca à ce sujet.
De plus, les personnes interrogées par le quotidien expliquent que les camions transportant ces viandes en provenance des souks informels sont maintenant directement acheminés vers les boucheries de la métropole, contournant ainsi les normes sanitaires réglementaires en vigueur.
Le rapport indique également que plusieurs établissements hôteliers de Casablanca, dont certains font partie de chaînes internationales, servent à leurs clients des viandes dont l’origine est incertaine.
Selon un expert de la filière des viandes rouges interrogé par Al Ahdath Al Maghribia, la baisse de la production des abattoirs de Casablanca est attribuée au développement de ces réseaux clandestins spécialisés dans la commercialisation de viandes rouges issues d’abattages illégaux. Ces réseaux sont particulièrement actifs dans des quartiers populaires tels que Derb Ghallef, Oulfa à Casablanca, ainsi que Chellalat à Mohammedia, ville voisine.
De plus, le rapport souligne que ces viandes d’origine douteuse sont vendues dans des boucheries situées dans des quartiers populaires comme Derb Soltane, Hay Hassani et Hay Mohammedi, exposant ainsi les consommateurs de Casablanca à de graves risques sanitaires. Les clients de ces quartiers sont principalement attirés par les prix attractifs de ces viandes, nettement inférieurs à ceux pratiqués dans les abattoirs.
Plusieurs experts de la filière estiment que jusqu’à 60% de la consommation de viandes rouges à Casablanca provient des souks informels, ce qui signifie qu’elles sont issues d’abattages clandestins et échappent ainsi à tout contrôle sanitaire.