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La consommation de boissons sucrées en progression dans les pays plus pauvres, selon une étude

Malgré les avancées dans plusieurs régions du monde en matière de nutrition, la consommation de boissons sucrées reste un enjeu majeur pour la santé publique à l’échelle mondiale, alerte une nouvelle étude à laquelle ont contribué des chercheurs de l’Université McMaster de l’Ontario.

Les boissons sucrées, notamment les sodas, mais aussi les boissons à base de thé ou de café, ainsi que certains jus de fruits, sont associées à des problèmes de santé tels que l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, le cancer et les caries dentaires.

La professeure Lana Vanderlee de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval souligne qu’il est intriguant de constater que la consommation de ces boissons a connu une augmentation significative dans des régions comme l’Afrique. Elle évoque la possibilité que l’industrie alimentaire cible spécifiquement ces pays pour élargir son marché, ce qui représente une nouvelle menace pour la santé, notamment dans des régions déjà touchées par de multiples problèmes de santé.

Selon les auteurs de l’étude, la consommation mondiale de boissons sucrées a augmenté de 16 % entre 1990 et 2018. La hausse a été plus marquée entre 1990 et 2005 que dans la période suivante, allant de 2005 à 2018.

L’Afrique subsaharienne a enregistré la plus forte augmentation de la consommation entre 1990 et 2018, de même qu’entre 2005 et 2018. En revanche, dans les pays développés, la consommation a augmenté jusqu’en 2005, puis a presque retrouvé son niveau de 1990 en 2018.

Il a été observé que dans des pays comme le Pakistan, le Nigéria et l’Éthiopie, les adultes ayant un niveau d’éducation plus élevé consommaient en moyenne trois portions de boissons sucrées de plus par semaine que les adultes moins éduqués. En Afrique subsaharienne, les adultes plus éduqués en consommaient près de cinq portions de plus par semaine, tandis que la différence était de deux portions de plus en Asie du Sud et d’une portion de plus en Amérique latine ou dans les Antilles.

Seule la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a enregistré une consommation inférieure chez les adultes plus éduqués par rapport à ceux moins éduqués.

Les auteurs soulignent la nécessité d’accélérer les stratégies pour réduire la consommation de boissons sucrées et faire face à ce problème de santé mondial, en particulier dans les pays les plus démunis.

L’Organisation mondiale de la santé recommande fortement l’imposition de taxes sur les boissons sucrées pour réduire leur consommation, mais ces mesures se heurtent à une vive opposition de la part de l’industrie alimentaire. Bien que plus d’une centaine de pays aient mis en place de telles taxes, la plupart d’entre elles ont été introduites ou mises à jour après 2017.

La professeure Lana Vanderlee souligne que la lutte contre la normalisation de la consommation de ces boissons dans les pays où elles font partie intégrante de la culture est un défi de taille. Elle compare les stratégies de l’industrie alimentaire à celles de l’industrie du tabac, dénonçant un « playbook » similaire.

Elle souligne également l’inquiétude concernant le pouvoir croissant de l’industrie alimentaire à l’échelle mondiale, tant sur le plan politique qu’économique, et insiste sur la nécessité de s’en préoccuper compte tenu des résultats de cette étude.

Les conclusions de cette recherche ont été publiées dans le journal scientifique Nature Communications.

Source : Ledevoir.com

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