Mettons un terme aux zones d’habitations informelles : l’État alloue un budget de 55,3 milliards de dirhams.
Le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la Ville a lancé plus de 260 études portant sur 837 zones d’habitation informelles. La question se pose de savoir si ce département est en mesure de mener à bien cette opération de manière autonome, comme le rapporte Finances News Hebdo. La réhabilitation des quartiers informels figure parmi les objectifs prioritaires du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la Ville, selon les informations de Finances News Hebdo. Ces zones d’habitations, érigées sans considération des normes en vigueur, sont souvent dépourvues de raccordement aux réseaux d’eau, d’électricité, voire même d’égouts.
Dans son dernier numéro, Finances News Hebdo souligne également les « insuffisances criantes » de ces zones en ce qui concerne leurs « autres infrastructures de base » telles que la voirie, les services publics et les espaces verts.
Le magazine indique que ces quartiers sont généralement situés en périphérie des villes, dans les anciennes médinas ou les centres urbains en expansion, qui étaient autrefois ruraux.
Lors d’une récente session parlementaire, Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la Ville, a informé les députés que son département avait réalisé un recensement précis de ces quartiers. Au total, 260 études ont été lancées pour 837 de ces zones, avec une approbation de 60%. La plupart des études en attente devraient être approuvées d’ici 2024.
Concernant les stratégies d’urbanisme, Fatima Ezzahra El Mansouri a expliqué que son département avait signé 777 conventions pour la réhabilitation des quartiers informels. Cette opération nécessitera un budget de 55,28 milliards de dirhams, avec une contribution du ministère à hauteur de 21 milliards de dirhams.
Selon l’architecte paysagiste Mohamed Labib, interrogé par Finances News Hebdo, les quartiers « touchés par le périmètre urbain » sont présents dans la plupart des périphéries des villes marocaines. La plupart des constructions dans ces zones ne respectent pas les normes de sécurité et d’hygiène, ressemblant davantage à des bidonvilles, avec des activités agricoles, notamment l’élevage. Mohamed Labib souligne l’importance du rôle du département de l’Aménagement du territoire dans la restructuration de ces quartiers, mais insiste sur la nécessité de la contribution d’autres acteurs tels que les communes, la région, les régies et les départements ministériels de l’Intérieur et de l’Équipement.
Il exprime également son regret quant aux « inégalités urbanistiques flagrantes » persistant au Maroc sur un même kilomètre carré. Mohamed Labib déplore le report des programmes de réhabilitation en raison de problèmes de financement, soulignant que plus on diffère ces projets, plus le coût social et économique augmente. À titre d’exemple, il mentionne le projet de l’avenue royale à Casablanca, dont la réalisation aurait dû être achevée au début des années 90, mais qui a été constamment différée, entraînant des conséquences sociales et économiques importantes.