
La filiale marocaine de TotalEnergies a traversé une période difficile marquée par une nette diminution de ses résultats, attribuée à une amende substantielle infligée par le régulateur du Royaume. C’est en tout cas ce qu’indique le magazine Jeune Afrique dans un article dédié.
En effet, au départ, TotalEnergies Marketing Maroc avait réagi avec prudence à la décision du régulateur d’imposer une amende transactionnelle de 1,8 milliard de dirhams (165 millions d’euros) à neuf pétroliers, dont TotalEnergies, pour entente sur les prix des carburants. Moins de deux mois plus tard, selon Jeune Afrique, la société a pu évaluer plus précisément l’impact de cette sanction sans précédent.
Un communiqué daté du 17 janvier, cité par le magazine, annonce que les résultats social et consolidé de TotalEnergies Marketing Maroc au 31 décembre 2023 afficheront une baisse significative, d’environ 70 % par rapport à l’année 2022. Malgré cette situation délicate, la société affirme, grâce à sa solidité financière, sa confiance dans sa capacité à atteindre les performances attendues par les investisseurs dans les années à venir. En 2022, TotalEnergies Maroc avait enregistré un résultat net de 484 millions de dirhams, comparé à 882 millions l’année précédente.
Initialement, la société avait rejeté toutes les accusations du Conseil de la concurrence, ne provisionnant aucune somme en 2022. Toutefois, en 2023, elle a décidé de bénéficier de l’accord conclu avec le régulateur pour éviter une procédure contentieuse prolongée. Il est à noter que TotalEnergies Maroc a été sanctionnée aux côtés d’autres acteurs majeurs du secteur, tels qu’Afriquia SMDC, Vivo Energy Maroc, Winxo, Petrom de la famille Bouaida, et le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM).
Outre l’amende, l’accord transactionnel impose aux entreprises concernées un ensemble d’engagements comportementaux visant à améliorer le fonctionnement concurrentiel du marché des hydrocarbures et à prévenir les risques d’atteinte à la concurrence au bénéfice des consommateurs, selon les explications du Conseil de la concurrence présidé par Ahmed Rahhou en novembre dernier.
Le régulateur a également imposé la mise en place d’un programme de conformité au droit de la concurrence, comprenant une cartographie des risques concurrentiels, des systèmes d’alertes internes efficaces, ainsi que la désignation d’un responsable en interne chargé de la mise en place et du suivi du programme de conformité par les instances dirigeantes des entreprises sanctionnées.
Enfin, les opérateurs concernés devront transmettre pendant trois années un état détaillé permettant le suivi de l’activité d’approvisionnement, de stockage et de distribution du gazole et de l’essence, afin que le Conseil puisse assurer le suivi du fonctionnement concurrentiel des marchés concernés.