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Automobile : la Chine pourrait revendiquer le tiers des ventes mondiales à l’horizon 2023

Les marques automobiles chinoises sont en passe de conquérir le marché mondial grâce à un triple avantage en termes de coûts, de rapidité de développement et de technologie. Une étude récente met en lumière comment ces constructeurs pourraient dominer un tiers du marché d’ici 2030.

Le triple avantage chinois : coût, rapidité, technologie

D’après l’étude « Global Automotive Outlook » réalisée par le cabinet AlixPartners, les constructeurs chinois bénéficient d’économies de coûts de fabrication de l’ordre de 35 % par rapport à leurs concurrents internationaux. De plus, leur cycle de développement, réduit à 18-24 mois, est deux fois plus court que celui de leurs rivaux. Cette agilité leur permet de s’adapter rapidement aux évolutions du marché et d’intégrer les nouvelles technologies plus efficacement. En outre, les véhicules chinois sont désormais en avance en matière d’infodivertissement, de confort et d’équipement.

2030 : l’année du basculement ?

Les prévisions de l’étude sont impressionnantes : d’ici 2030, les marques chinoises pourraient s’emparer d’un tiers du marché mondial, avec des ventes projetées à neuf millions d’unités en dehors de la Chine. En Europe, leur part de marché pourrait doubler entre 2024 et 2030, au détriment des marques européennes, japonaises et coréennes. Cette ascension rapide s’explique par une stratégie agressive, avec des marges bénéficiaires plus faibles (7,1 % contre 15 % pour les constructeurs européens), visant à gagner rapidement des parts de marché à l’international.

Le défi du « véhicule défini par logiciel »

L’avenir de l’automobile se dessine autour du concept de « véhicule défini par logiciel », comme l’explique Fabian Piontek, expert automobile chez AlixPartners. Ces voitures, capables de se mettre à jour et d’ajouter de nouvelles fonctionnalités via des mises à jour logicielles, sont en train de révolutionner l’industrie. Et une fois de plus, les constructeurs chinois semblent avoir une longueur d’avance, ce qui pourrait bouleverser la rentabilité du secteur au profit des entreprises de logiciel et de technologie.

L’Europe peut-elle encore réagir ?

L’offensive chinoise met l’Europe sous pression. Les constructeurs européens doivent faire face à un dilemme : investir dans des technologies incertaines tout en gérant une diversité de motorisations (thermique, hybride, électrique) qui pèse sur leurs finances. La croissance attendue du marché européen (0,9 % par an jusqu’en 2030) est bien inférieure à celle de la Chine (3,4 %), ce qui renforce l’avantage des constructeurs chinois bénéficiant d’un marché domestique en pleine expansion.

Fabian Piontek est formel : « Le modèle d’exploitation traditionnel de l’industrie automobile en Europe doit évoluer pour rester compétitif. » Il appelle à une réinvention complète de la chaîne de valeur, des constructeurs aux concessionnaires, en passant par les équipementiers.

Faut-il bloquer les marques chinoises ?

Face à cette concurrence, certains envisagent de bloquer les marques chinoises en augmentant les frais de douane. Cependant, cette approche pourrait se révéler contre-productive. Elle risquerait de provoquer des mesures de rétorsion de la part de la Chine, fermant un marché crucial pour les constructeurs européens. En outre, cela irait à l’encontre des principes de libre-échange de l’Union européenne et pourrait avoir des conséquences diplomatiques et économiques plus larges.

Une confusion stratégique en Europe

Les récentes décisions des constructeurs européens montrent une certaine confusion stratégique. La suspension de la production de la Fiat 500 électrique, l’arrêt des projets d’usines de batteries d’ACC, la réallocation de budget aux moteurs thermiques par Volkswagen, ou encore l’abandon par Mercedes d’une plateforme électrique prometteuse, sont autant de signes d’un manque de vision claire à long terme.

L’enjeu est de taille : il ne s’agit pas seulement de préserver une industrie, mais de maintenir tout un écosystème économique et social. La transition vers le « software-defined vehicle » pourrait être l’occasion pour l’Europe de reprendre la main, à condition d’investir massivement et rapidement dans ces nouvelles technologies.

Avec frandroid.com

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