Compléments alimentaires pour sportifs : officiellement reconnus dangereux en France par l’Anses
Depuis 2016, près de 160 cas d'effets indésirables ont été signalés, dont deux décès.

En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’inquiète des risques liés à l’utilisation des compléments alimentaires enrichis en protéines, acides aminés et extraits de plantes. Depuis 2016, près de 160 cas d’effets indésirables ont été signalés, dont deux décès.
Les compléments alimentaires, auparavant réservés aux culturistes, gagnent en popularité parmi les sportifs amateurs. Cette utilisation croissante, accentuée par les Jeux Olympiques à Paris, présente des dangers pour la santé et peut même entraîner des accusations de dopage.
Entre 2016 et février 2024, 154 nouveaux cas d’effets indésirables liés à ces produits ont été recensés, avec plus d’un cas par mois. Certains produits, vendus en ligne, en salle de sport ou en pharmacie, sont consommés avant, pendant ou après l’exercice physique. Cette pratique s’étend à des sports exigeant une forte puissance musculaire ou une réduction de poids.
L’Anses attribue cette tendance à la croyance erronée que l’alimentation classique ne suffit pas à atteindre les objectifs de performance. L’Inserm a également mis en garde contre les risques potentiels de la surconsommation de protéines et de compléments alimentaires, surtout chez les jeunes.
Les effets indésirables signalés incluent des problèmes cardiovasculaires, tels que tachycardie et arrêts cardiaques, ainsi que des symptômes généraux comme fatigue, fièvre et vertiges. Les jeunes, en particulier, sont plus vulnérables à ces risques.
L’Anses souligne également que certains ingrédients, comme les stéroïdes anabolisants, sont interdits et peuvent entraîner des résultats positifs lors de contrôles antidopage. Même des ingrédients autorisés en France peuvent être interdits par l’Agence mondiale antidopage (AMA).
L’agence recommande aux sportifs de vérifier la composition des compléments alimentaires, d’éviter les combinaisons de produits, et de consulter un professionnel de santé avant utilisation. Elle conseille aussi de privilégier les produits conformes aux normes européennes et de se méfier des achats en ligne.
Conseils pratiques
Pour une utilisation sécurisée des compléments alimentaires, l’Anses recommande de prêter attention à la composition des produits et de ne pas combiner plusieurs compléments alimentaires ou les associer à des médicaments sans avis médical. Les produits conformes aux normes européennes sont à privilégier, et les achats sur internet doivent être effectués avec précaution, étant donné l’absence d’autorisation de mise sur le marché pour ces produits.
Avec LesEchos.fr