ImmobilierNewsslide

Ville nouvelle de Chrafat : un échec à 1 milliard de dirhams

Lancé en 2009, le projet de la ville nouvelle de Chrafat, situé près de Tanger et destiné à accueillir 150 000 habitants, n’a jusqu’à présent produit que des résultats dérisoires. Alors que plus d’un milliard de dirhams ont déjà été dépensés sur un budget global de 2,8 milliards de dirhams, seuls 36 résidents y vivent actuellement, et 687 unités de logement ont été achevées. Ces chiffres, rapportés par Al Akhbar dans son édition du 20 décembre, reflètent un échec alarmant : à peine 0,3 % de l’objectif initial a été atteint, malgré un tiers des investissements déjà engloutis.

Un projet mal planifié

La ville de Chrafat, prévue sur une superficie de 1 300 hectares, devait représenter un modèle en termes d’urbanisme harmonieux et de respect de l’environnement. Pourtant, le projet est freiné par des problèmes récurrents, tels que l’absence de planification rigoureuse, le manque d’implication des communes et les litiges liés à l’assiette foncière.

Chrafat n’est pas un cas isolé. Les trois autres villes nouvelles prévues au Maroc — Tamesna près de Rabat, Tamansourt près de Marrakech, et Lakhyayta à Casablanca — partagent le même constat d’échec. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, ces villes ont été traitées comme de simples lotissements immobiliers, limités à la fonction résidentielle. En moyenne, seulement 20 % des objectifs fixés en termes de résidents et de logements ont été atteints.

Un manque criant d’infrastructures

Les infrastructures publiques, initialement prévues pour ces villes, sont quasi inexistantes. Par exemple, Tamansourt, censée remplir des fonctions touristiques, universitaires et écologiques, ne dispose d’aucun projet dans ces domaines. Tamesna repose uniquement sur la fonction résidentielle, sans concrétisation des autres volets prévus.

Malgré les efforts entrepris par le passé, tels que des conventions de partenariat et de financement signées en 2013 et 2014 pour relancer Tamesna et Tamansourt, les résultats restent inexistants. Ces initiatives n’ont servi à rien de tangible, laissant ces villes dans un état d’inachevé, bien loin des promesses initiales.

Le cas de Chrafat illustre les défis majeurs auxquels sont confrontés les projets de villes nouvelles au Maroc, où l’absence de vision et de suivi compromet gravement leur réussite.

Source : le360

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page
×