Prix en hausse, Rahhou reconnait son impuissance face aux intermédiaires
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Face à la flambée des prix qui pèse sur le pouvoir d’achat des Marocains, le Conseil de la concurrence, par la voix de son président Ahmed Rahhou, a admis son impuissance à influer directement sur les tarifs des produits de première nécessité, rapporte Assabah.
Un marché libre, mais sous surveillance
Lors du colloque annuel du Conseil à Rabat, M. Rahhou a rappelé que l’institution qu’il dirige n’a pas le pouvoir de fixer ou de réduire les prix, le Maroc ayant opté pour la liberté des prix et de la concurrence. Seules sept denrées subventionnées par l’État échappent à cette règle, tandis que le reste des produits est soumis à l’offre et la demande.
Si le Conseil assure une veille active contre les abus et les pratiques anticoncurrentielles, il reste démuni face aux hausses des prix, notamment dans les secteurs des viandes et des produits de la mer, où des comportements suspects ont été relevés. Des enquêtes sont en cours, mais leurs conclusions restent confidentielles.
L’influence des intermédiaires pointée du doigt
L’un des points majeurs soulevés par le président du Conseil concerne le rôle des intermédiaires et des spéculateurs. Selon les données de l’institution, plus de 50 % du prix final des produits ne revient ni aux producteurs ni aux agriculteurs, mais à des intermédiaires dont la présence alourdit les coûts pour les consommateurs.
Bien que M. Rahhou reconnaisse une distorsion du marché, il nuance en affirmant que ces acteurs jouent un rôle « nécessaire » dans la chaîne de distribution, une justification difficile à accepter pour les Marocains frappés par l’inflation.
Des mesures gouvernementales aux effets incertains
Le gouvernement a tenté d’intervenir en réduisant les droits de douane sur l’importation de bovins et d’ovins afin de faire baisser les prix des viandes, mais l’impact de ces mesures reste incertain. M. Rahhou, prudent, a évité d’en évaluer l’efficacité, renvoyant cette responsabilité à l’exécutif.
Alors que le Conseil de la concurrence se limite à un rôle d’observateur, le marché continue de souffrir de pratiques spéculatives qui pénalisent à la fois les consommateurs et les producteurs. Dans un contexte où la pression sociale monte autour du coût de la vie, l’absence de solutions concrètes risque d’alimenter une défiance croissante envers les institutions.