
Elles ont marqué l’histoire du téléphone portable avant d’être reléguées au second plan par l’essor des smartphones modernes. Nokia, Ericsson, Motorola, BlackBerry… Autrefois incontournables, ces marques ont aujourd’hui suivi des chemins divers, entre reconversion stratégique et tentatives de retour sur le marché.
D’une position dominante à la perte de vitesse
L’industrie du smartphone a connu une évolution fulgurante depuis la fin des années 1990, avec des cycles d’innovation rapides et une concurrence féroce. Après avoir dominé le marché, des géants comme Nokia, BlackBerry et Ericsson ont vu leur part de marché s’effondrer face à l’essor d’Apple, Samsung et des fabricants chinois comme Xiaomi.
D’après les chiffres du cabinet Counterpoint, le secteur comptait 720 marques en 2017 au moment de son apogée, avec 1,5 milliard d’appareils vendus. Aujourd’hui, seules 250 marques subsistent, dont à peine une trentaine avec une présence mondiale.
Des reconversions stratégiques pour survivre
Face à ces bouleversements, plusieurs anciennes figures de la téléphonie mobile ont choisi de changer de cap pour se recentrer sur d’autres activités :
- Nokia, autrefois leader mondial avec des modèles iconiques comme le 3310, a abandonné la fabrication de téléphones pour se consacrer aux réseaux mobiles et aux infrastructures télécoms. Ce repositionnement lui a permis de retrouver la croissance.
- Ericsson, pionnier du téléphone à clapet avec le T28s, a suivi une trajectoire similaire en devenant un acteur majeur des équipements et logiciels pour opérateurs télécoms. Il est aujourd’hui le numéro deux mondial du secteur, derrière le chinois Huawei.
- BlackBerry, célèbre pour ses téléphones à clavier physique prisés des professionnels, a quitté le marché des smartphones pour se spécialiser dans les services aux entreprises, l’internet des objets (IoT) et les systèmes embarqués pour l’automobile.
- Motorola, aujourd’hui sous l’égide du chinois Lenovo, mise sur des produits de niche comme les téléphones ultra-résistants ou encore enroulables.
Un retour en grâce limité par l’effet « vintage »
Certaines marques tentent malgré tout de capitaliser sur la nostalgie de leurs modèles phares. Nokia, par exemple, a relancé une version modernisée de son légendaire 3310, tandis que Motorola joue sur l’effet rétro avec ses nouveaux téléphones à clapet pliables.
Toutefois, ces tentatives restent anecdotiques sur un marché ultra-compétitif dominé par Apple (23% des ventes), Samsung (16%) et Xiaomi (13%). « Il peut y avoir un effet de mode, mais cela concerne des volumes très faibles », analyse Thomas Husson, du cabinet Forrester.
Si ces marques historiques ont perdu la bataille du smartphone, elles continuent néanmoins d’exister, en s’appuyant sur leur expertise technologique pour prospérer dans d’autres segments du numérique. Une reconversion réussie pour certaines, une disparition progressive pour d’autres.
Avec 7sur7.be