Electroménager, la fiabilité des appareils de grandes marques a baissé selon 60 Millions de Consommateurs

Les équipements électroménagers sont-ils toujours aussi fiables ? Une nouvelle étude menée auprès de 5 000 consommateurs révèle une tendance inquiétante : le taux de panne augmente, même chez des marques réputées comme Thermomix, Miele ou Bosch.
Des pannes plus fréquentes, un taux de fiabilité en baisse
L’enquête a évalué la durabilité de sept catégories d’appareils : lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateurs, fours encastrables, aspirateurs, robots culinaires et cafetières expresso. Résultat : le taux moyen de fiabilité – soit le pourcentage de produits n’ayant jamais connu de panne – chute à 81,6 % en 2025, contre 84,8 % lors de la dernière étude.
Cette baisse s’explique en partie par un changement de méthodologie : l’analyse inclut désormais des appareils de près de douze ans, contre dix ans auparavant. Logiquement, plus les équipements vieillissent, plus ils risquent de tomber en panne.
Les lave-linge, champions des défaillances
La bonne nouvelle, c’est que les gros électroménagers ont une durée de vie qui dépasse généralement les dix ans. Selon Claire Lemarchand, porte-parole d’Ecosystem, « plus de la moitié des appareils atteignent treize ans avant d’être recyclés ».
Mais cette longévité ne garantit pas une fiabilité sans faille. Les fabricants vantent la robustesse de leurs produits – Miele affirme tester ses appareils pour durer 20 ans, Indesit assure qu’ils « résistent même aux enfants » – mais l’étude prouve le contraire. Les lave-linge sont particulièrement touchés : leur taux de fiabilité est passé de 84,5 % en 2023 à seulement 74 % cette année.
La guerre des prix nuit à la qualité
Samsung et Haier, avec leurs prix agressifs, bousculent le marché. « Cette pression tarifaire fragilise certains fabricants, dont les ventes baissent tandis que l’âge moyen des équipements augmente, ce qui accroît les pannes », analyse Guy Pezaku, président de Murfy, spécialiste de la réparation d’électroménager.
Le petit électroménager n’est pas épargné : les aspirateurs, par exemple, enregistrent une baisse de fiabilité de plus de huit points.
Réparer coûte trop cher
Lorsque les pannes surviennent hors garantie, la facture est souvent dissuasive. « Pour le petit électroménager, le coût de réparation dépasse parfois 50 % du prix neuf », explique Anne-Charlotte Bonjean de l’Agence de l’environnement. Au-delà de 33 % du prix initial, la plupart des consommateurs préfèrent racheter un appareil neuf.
Fait surprenant : la faible fiabilité ne nuit pas toujours à la popularité des marques. Dyson, malgré un score de fiabilité de 70,7 %, est aussi apprécié que Rowenta (94,6 %). Même paradoxe pour Neff, dont les lave-vaisselle connaissent un taux de panne de 34 %, mais restent plébiscités par leurs utilisateurs. Un attachement sans doute entretenu par des stratégies marketing efficaces.
Des pièces détachées plus disponibles, mais plus chères
Bonne nouvelle : la disponibilité des pièces détachées s’améliore, notamment pour les lave-vaisselle et les cafetières expresso. Mauvaise nouvelle : leur prix a augmenté de 10 à 15 % ces deux dernières années.
Pour Flavie Vonderscher, de l’association Halte à l’obsolescence programmée, « l’obligation de vendre des pièces à ‘prix raisonnable’ est trop vague. Un encadrement tarifaire strict est nécessaire pour éviter ces hausses ».
Face à cette baisse de fiabilité et à des coûts de réparation dissuasifs, les consommateurs ont plus que jamais intérêt à bien choisir leurs appareils et à privilégier ceux qui offrent une réparation simple et abordable.