
Dans son cinquième rapport consacré au suivi des engagements des distributeurs de carburants, le Conseil de la concurrence apporte des données précises sur l’évolution du marché national à la fin de l’année 2024. Le document confirme que les fluctuations à la baisse des cours internationaux ont bien été répercutées au niveau local, tant sur l’essence que sur le gasoil.
Plus de 2,2 milliards de litres de carburants ont été écoulés au cours du quatrième trimestre, dont près de 1,9 milliard par les neuf principales entreprises du secteur, soit une part de marché de 82 %. Ce volume représente une progression de 7,1 % par rapport à la même période en 2023.
Fait notable, la baisse des prix à l’achat a été pleinement intégrée aux tarifs de cession par les sociétés distributrices. Pour l’essence, la transmission s’est faite à l’identique. Pour le gasoil, la réduction des prix à la pompe a même été supérieure aux économies réalisées sur les coûts d’acquisition, avec un avantage dépassant les 20 centimes par litre.
Le marché international a pourtant connu, en parallèle, une remontée des prix des produits pétroliers raffinés. Malgré cela, les prix de vente comme les prix d’achat au Maroc ont continué à afficher une tendance baissière, bien que variable selon les produits.
Les marges brutes des distributeurs ont, quant à elles, reculé par rapport au trimestre précédent. Elles s’établissent en moyenne à 1,28 dirham le litre pour le gasoil, et 1,67 dirham pour l’essence, des niveaux inférieurs à ceux observés durant le troisième trimestre et sur l’ensemble de l’année.
Les importations ont également connu un dynamisme soutenu en volume, atteignant 1,68 million de tonnes, soit une hausse de 15,7 %. Cependant, leur valeur globale a diminué de 11,8 %, pour s’établir à 12 milliards de dirhams. Les neuf sociétés concernées ont assuré l’essentiel de ces importations, tant en volume qu’en valeur.
Sur le plan fiscal, l’État a tiré profit de cette hausse d’activité : les recettes générées par la taxe intérieure de consommation et la TVA à l’importation ont progressé de 11,6 % pour atteindre environ 7,10 milliards de dirhams. Cette croissance est essentiellement attribuable à la hausse des volumes importés.
Enfin, la décomposition du prix à la pompe montre que la composante liée au coût d’achat pèse fortement dans le prix final : 54 % pour le gasoil et 46 % pour l’essence, d’après les données du Conseil.