Covid-19: Sanofi annonce la commercialisation d’un nouveau vaccin
[VACCINS COVID] Bientôt un vaccin Sanofi ? Alors que la campagne de vaccination, portée par le vaccin Pfizer, monte en puissance, Sanofi publie des résultats très encourageants à l'issue de la phase clinique de phase 2 menée sur son candidat-vaccin. Voici ce que l'on sait du vaccin Sanofi.

Bonne nouvelle ce 17 mai, les laboratoires français Sanofi et britannique GlaxoSmithKline (GSK) dévoilent les résultats intermédiaires de leur essai de phase 2 mené auprès de 722 volontaires. Et ils sont encourageant : ils montrent que l’administration de ce vaccin « induit la production de concentrations élevées d’anticorps neutralisants chez les adultes, toutes tranches d’âge confondues, à des niveaux comparables à ceux observés chez des personnes qui s’étaient rétablies d’une infection Covid », détaille le laboratoire Sanofi dans un communiqué de presse. L’efficacité la plus haute étant observée chez les adultes les plus jeunes (18 à 59 ans).
Ces résultats intermédiaires de phase 2 montrent une efficacité dans 95 % à 100 % des cas, après l’administration d’une deuxième dose, « pour toutes les doses étudiées », « avec un profil de tolérance acceptable et sans soulever de problèmes de sécurité », soulignent encore les laboratoires.
Autre résultat intéressant, l’injection d’une seule dose du vaccin a généré la production de concentrations élevées d’anticorps neutralisants, soulignant ainsi un intérêt potentiel pour la vaccination de rappel. Sanofi/GSK annonce en effet avoir l’intention de mener des études sur la vaccination de rappel avec différentes formulations de manière à déterminer si l’administration d’une dose plus faible du vaccin génère une forte réponse immunitaire de rappel, quelle que soit la technologie du vaccin reçu initialement.
« Les résultats de notre étude de phase II confirment le rôle potentiel que pourrait jouer ce vaccin dans la lutte contre cette crise sanitaire mondiale, car nous savons que de multiples vaccins seront nécessaires, d’autant plus que des variants du virus continuent d’émerger et que le besoin en vaccins efficaces et de rappel, pouvant être conservés à des températures normales, se fait de plus en plus sentir », déclare Thomas Triomphe, Vice-Président exécutif et responsable Monde de Sanofi Pasteur.
Après les vaccins à ARN (Pfizer, Moderna) et les adénovirus (AZ, Janssen), il s’agit d’une troisième technologie : un vaccin à protéine recombinante adjuvante, qui s’administre en une dose unique. Il s’agit d’une 3e technologie déjà utilisée dans le vaccin contre la grippe.
Côté logistique, ce vaccin présente l’avantage de se conserver au réfrigérateur entre 2°C et 8°C.
La commercialisation, c’est pour quand ? « On va lancer les essais de phase 3 fin mai début juin » et « simultanément la production de vaccin », annonce Olivier Bogillot, président de Sanofi France au micro d’Europe 1 ce lundi 17 mai. Objectif : une commercialisation à la fin de l’année. Le vaccin devrait en effet être approuvé au quatrième trimestre de 2021, sous réserve de résultats positifs de phase 3 et des évaluations réglementaires.
L’étude internationale randomisée, en double aveugle, de phase 3 va évaluer la dose de 10µg, combinée à l’adjuvant à usage pandémique de GSK. Cette étude prévoit le recrutement de plus de 35 000 participants dans un large panel de pays et évaluera deux formulations du vaccin, en particulier contre les variants D614 (Wuhan) et B.1.351 (variant sud-africain).
Pour l’heure en France, la campagne de vaccination monte en puissance. Le cap des 20 millions de primo-vaccinés a été dépassé le 15 mai. Prochain objectif : 30 millions le 20 mai. En juin, tous les Français seront éligibles à la vaccination. Le laboratoire Pfizer devrait livrer près de 48 millions de doses.
Calendrier mensuel de livraison de vaccins (millions de doses cumulées) au 9 mai (source : ministère de la Santé)
Date AMM | Nombre de doses | déc. | janv. | fév. | mars | avril | mai | juin | |
Pfizer | OK (déc.) | 2 | 0,5 | 2,5 | 5 | 9,9 | 18 | 28,1 | 47,9 |
Moderna | OK (janv.) | 2 | 0,1 | 0,6 | 1,5 | 2,5 | 4,3 | 6,7 | |
AstraZeneka | OK (janv.) | 2 | 1,6 | 4,5 | 7,5 | 10,4 | 14,7 | ||
Janssen | OK (mars) | 1 | 0,4 | 1,8 | 7,4 | ||||
CureVac | juillet | 2 | |||||||
Sanofi | 4e trimestre | 2 | |||||||
Nombre total de doses cumulées | 0,5 | 2,7 | 7,2 | 15,8 | 28,3 | 44,5 | 76,7 |
Vaccin Pfizer/BioNTech (USA, Allemagne)
-Stade – Autorisation de mise sur le marché
- L’Agence européenne du médicament a autorisé sa commercialisation ce 21 décembre et la HAS le 24 décembre.
-Efficacité annoncée : 95 %
C’est une bonne nouvelle : le vaccin développé par le géant pharmaceutique américain Pfizer, partenaire du fabricant de médicaments allemand BioNTech, est efficace à 95%, c’est à dire que les personnes vaccinées ont 95% de risque en moins de contracter le Covid-19. Les résultats complets des essais cliniques ont été publiés le 10 décembre dans la revue américaine, le New England Journal of Medicine. Selon les experts indépendants qui ont analysé les résultats, le vaccin a une efficacité similaire quels que soient l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le poids ou la présence de pathologies. Cela confirme les résultats annoncés par le laboratoires.
Quel est le résultat ? Dans cet essai de phase 3, sur un panel de 43 661 patients répartis dans 150 lieux dans le monde, 170 personnes sont tombées malades dans chaque groupe : 162 dans le groupe placebo et seulement 8 dans le groupe vacciné. Parmi ces personnes contaminées, 9 cas sévères ont été observés dans le groupe placebo, et seulement 1 dans le groupe vacciné.
-Doses commandées par l’Europe : 200 millions
Le 9 septembre, la Commission européenne avait annoncé avoir trouvé un accord préliminaire pour obtenir 200 millions de doses d’un potentiel vaccin contre le coronavirus développé par BioNTech/Pfizer, avec l’option d’en acquérir 100 millions de doses supplémentaires. L’approvisionnement en vaccins pour l’UE serait assuré par les sites de production de BioNTech en Allemagne et de Pfizer en Belgique.
-Principe du vaccin : vaccin à ARN
Il s’agit du premier vaccin à base d’ARN messager (ARNm). Une fois injecté, l’ARN m entre à l’intérieur des cellules sans s’intégrer au génome. Il donne alors l’instruction aux cellules de produire la protéine S (protéine « spike »), présente à la surface du SARS-CoV-2. La présence de cette protéine S étrangère pour l’organisme, active le système immunitaire. En savoir plus : On vous explique ce qu’est un vaccin à ARN.
-Conservation : moins 70°C
Le vaccin développé par Pfizer et BioNTech est peut-être le plus avancé mais il est contraignant : il doit être conservé à très basse température. La raison ? L’ARN messager (ARN m) qu’il contient est très fragile et peut se détériorer si la température dépasse les -70°C. La logistique n’est pas simple : peu de congélateurs peuvent atteindre une température si basse. Cela nécessite de disposer des congélateurs ultra-sophistiqués et coûteux.
Une fois sortis des congélateurs, les vaccins doivent être placés dans des boîtes contenant jusqu’à 5 000 doses et réfrigérées par de la neige carbonique. Les -70°C peuvent alors être maintenus pendant dix jours. Ces boîtes sont équipées de capteurs de température qui sonnent l’alerte si la température monte trop à l’intérieur.
Une fois décongelés, ils doivent être utilisés rapidement : ils se conservent seulement 5 jours dans un réfrigérateur.
-Administration : 2 doses injectées à 21 jours d’écart.
Il est néanmoins possible de différer la deuxième injection du vaccin Pfizer (le rappel du vaccin), jusqu’à six semaines au lieu de trois pour disposer de davantage de doses tout de suite, a indiqué Olivier Véran le 7 janvier, se référant à la recommandation de l’Agence du médicament (ANSM) et à celle de la HAS.
-Effets indésirables
Selon la FDA, des effets indésirables « modérés » ont été signalés, ils ne duraient en moyenne que quelques jours :
- Les réactions locales au niveau du site de l’injection (chez 84,1 % des patients),
- La fatigue (chez 62,9 % des vaccinés),
- Les maux de tête (55,1 %),
- Les douleurs musculaires ou myalgies (38,3 %),
- Les frissons (31,9 %),
- Les douleurs articulaires ou arthralgies (23,6 %),
- La fièvre (14,2 %).
Le vaccin Pfizer est par ailleurs déconseillé aux allergiques : selon la HAS, l’utilisation du vaccin chez les personnes présentant des antécédents d’allergies graves de type anaphylactique, compte-tenu des cas rapportés en Grande-Bretagne et en attente de données complémentaires, n’est pas recommandée. Elle recommande de surveiller attentivement les sujets vaccinés pendant au moins 15 minutes après la vaccination.
Une personne sur environ 100 000 a manifesté une réaction allergique grave après avoir reçu une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech contre le coronavirus, ont annoncé les autorités sanitaires américaines, soulignant que les bénéfices de la vaccination étaient bien supérieurs aux risques potentiels. Le chiffre a été calculé par les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), qui ont recensé 21 cas de chocs anaphylactiques, une réaction allergique grave, sur un total de 1 893 360 injections du vaccin effectuées entre le 14 et le 23 décembre. Soit un taux de 11,1 chocs anaphylactiques par million de doses administrées.
Vaccin Moderna (USA)
-Stade – Autorisation de mise sur le marché
- L’Agence européenne du médicament a approuvé le vaccin ce 6 janvier et la HAS le 8 janvier. Le vaccin Moderna peut être utilisé « chez les personnes de 18 ans, y compris les plus âgées et celles présentant des comorbidités du fait de son efficacité équivalente à celle du vaccin Pfizer et de son profil de tolérance globalement satisfaisant », selon la HAS.
Voici ce qu’il faut retenir sur le vaccin Moderna :
- Il a une efficacité équivalente à celle de Pfizer (94% pour Moderna, 95% pour Pfizer)
- Il s’agit du deuxième vaccins à ARN messager mis sur le marché, après celui de Pfizer.
- Le vaccin s’administre selon un schéma vaccinal en 2 doses, espacées de 28 jours.
- Les profils de tolérance du vaccin Moderna et de celui de Pfizer sont proches : douleur au point d’injection et rares effets secondaires sévères.
- Comme pour Pfizer, on ne sait pas si ce vaccin a un effet sur la transmission du virus. C’est pourquoi la HAS insiste sur le maintien des gestes barrières et de distanciation sociale pour les personnes vaccinées.
- Point positif : les conditions de conservation du vaccin Moderna sont moins contraignantes que celles de Pfizer car il peut être stocké dans un congélateur classique pendant 7 mois puis conservé 30 jours entre 2°C et 8°C et enfin rester 12 heures entre 8°C et 25°C avant injection. Pour rappel celui de Pfizer peut rester 6 mois à très basse température (-90°C à -60°C) et seulement 5 jours dans un réfrigérateur.
- L’autorisation est validée pour les plus de 18 ans (16 ans pour Pfizer).
- La voie d’injection est intra-musculaire (et non sous-cutanée) comme pour le vaccin Pfizer.
- La HAS recommande 15 jours entre l’administration de deux vaccins différents, par exemple entre le vaccin contre la grippe et le vaccin anti-Covid.
- Il existe peu de contre-indications pour ce nouveau vaccin selon la HAS, à part une vigilance pour le risque allergique : les personnes ayant fait des allergies graves de type anaphylactique et celles allergiques à l’un des composants du vaccin doivent être écartées. La HAS recommande de surveiller étroitement les sujets vaccinés pendant au moins 15 minutes après la vaccination. Par ailleurs, étant donné qu’il n’existe pas de données chez les femmes enceintes pour le vaccin Moderna, la HAS ne le recommande pas pendant la grossesse (comme pour Pfizer).
-Efficacité annoncée : 94 %
La FDA, l’agence sanitaire américaine, a rendu public, mardi 15 décembre, un rapporttrès favorable. Les investigateurs confirment ce qu’avait annoncé le communiqué de la firme à l’issue des essais de phase 3 menés sur 30 000 volontaires, à savoir une efficacité de 94,1 %. Les données ont été analysées après que 196 cas Covid-19 ont été identifiés, dont 30 graves. Parmi ces cas de Covid-19, 185 appartenaient au groupe placebo et 11 au groupe vacciné. Aucun cas sévère n’a été identifié parmi les volontaires qui avaient reçu le vaccin.
L’efficacité apparaît légèrement plus faible parmi les personnes de plus de 65 ans, mais elle reste très élevée : 86 %. Point faible néanmoins, les données ne sont pas suffisantes pour évaluer l’efficacité de ce vaccin chez les plus de 75 ans (effectif trop faible).
Atout non négligeable, même si cela reste à confirmer, le vaccin semble prévenir non seulement la maladie mais l’infection.
La durée de protection n’est pas établie. Ce que l’on sait c’est que le vaccin confère au moins trois mois d’immunité. En effet, il a produit des anticorps persistant 90 jours après la vaccination, selon des données provisoires sur la durabilité de l’ARNm-1273 dans le cadre d’une étude de phase 1, menée chez 34 participants et publiée jeudi 3 décembre dans la revue médicale The New England Journal of Medicine.
Enfin, le vaccin anti-Covid de Moderna « conserve une activité neutralisante contre les variants émergents identifiés pour la première fois au Royaume-Uni et en République d’Afrique du Sud », annonce le laboratoire dans un communiqué (25 janvier).
-Doses commandées par l’Europe : 160 millions
La Commission européenne a annoncé avoir pré-commandé 160 millions de doses.
-Principe du vaccin : vaccin à ARN
Il s’agit d’un vaccin à ARN messager (l’ARNm-1273), une technologie innovante qui consiste à injecter un fragment du code génétique du virus pour induire une réponse immunitaire. Moderna a pris rapidement de l’avance et débuté dès la fin juillet les essais de tolérance chez l’homme, menés en partenariat avec le NIH (National Institute of Allergy and Infectious Diseases).
-Conservation : moins 20°C, réfrigérateur
A la différence du vaccin de Pfizer, celui de Moderna repose sur des ARN plus stables, donc les conditions de conservation ne sont pas aussi contraignantes : il se conserve jusqu’à six mois dans un congélateur, à -20 °C, puis jusqu’à trente jours dans un frigo « normal », alors que celui de son confrère nécessite une température de moins 70 degrés, donc des congélateurs spéciaux.
-Administration : 2 doses injectées à 28 jours d’écart.
-Effets indésirables :
Les vaccins à ARN messagers sont connus pour susciter des réactions, comme des maux de tête, de la fatigue, quelques douleurs, mais pas d’effets secondaires graves. Moderna, dans sa communication, déclare 8,9 % de myalgie (douleurs musculaires), 9,7 % de fatigue et 4,5 % de maux de tête. Les évaluateurs de la FDA observent une très forte réactogénicité, à savoir un effet secondaire local dans les jours qui suivent l’injection. En effet, 94 % des personnes vaccinées ont fait état de réactions locales (douleurs au point d’injection, rougeurs) ou systémiques (fatigue, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires…). Aucun effet secondaire sévère n’a néanmoins été attribué au vaccin. Son rôle apparaît juste établi dans un cas de nausées persistantes et dans deux cas de réactions inflammatoires au visage chez des femmes ayant subi des injections cosmétiques. Les experts ignorent encore s’il existe un lien de causalité entre le produit et trois cas de paralysie faciale, dite « de Bell », mais ils recommandent une surveillance.
Vaccin AstraZeneka/Université d’Oxford (Royaume-Uni)
-Stade : Autorisation de mise sur le marché
Dans un premier temps, ce vaccin était recommandé en France aux moins de 65 ans, à deux populations prioritaires :
-Tous les professionnels de santé et du médico-social, y compris de ville, car très exposés, soit 3 à 4 millions de personnes.
-Les personnes entre 50 et 65 ans, en commençant par celles qui présentent des comorbidités, soit 13 millions de personnes dont 4 millions avec facteurs de risque.
Suite à un signal de pharmacovigilance (risque de thrombose), la HAS a revu ses recommandations le 18 mars. Le vaccin AstraZeneka cible désormais uniquement les plus de 55 ans.
« Le fait d’être vacciné ne doit pas faire baisser la garde, souligne la HAS, car, explique-t-elle, on n’a toujours pas de preuve qu’il empêche la contagion ». Conclusion : même vacciné, on garde le masque et on maintient les règles de distanciation sociale.
-Efficacité annoncée : 70%
Le 8 décembre, le laboratoire annonce que son vaccin est devenu le premier à voir ses résultats d’efficacité validés par une revue scientifique, en l’occurrence The Lancet. Les résultats confirment que ce vaccin est efficace à 70% en moyenne, conformément à ce qu’avait annoncé le laboratoire le 23 novembre dernier dans un communiqué. AstraZeneka y communiquait les résultats préliminaires de la phase 3 menée sur plus de 20 000 volontaires au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud ou encore aux Etats-Unis.
-Doses commandées par l’Europe : 400 millions
L’Europe a signé un accord avec AstraZeneca pour garantir la fourniture à l’Union européenne de 400 millions de doses d’un futur vaccin contre le Covid-19.
Au niveau mondial, AstraZeneca dit avancer rapidement dans la fabrication prévue de 3 milliards de doses, qui seront disponibles en 2021.
-Principe du vaccin : vaccin à vecteur viral
Ce vaccin (AZD 1222) actuellement développé par le laboratoire anglais Astra Zeneka en partenariat avec l’Université d’Oxford est l’un des projets occidentaux les plus avancés. Il repose sur une technique appelée ChAdOx1.
Les chercheurs s’appuient sur la technique du virus vecteur inoffensif (appelée aussi technique du « virus-cargo »). Pour ce faire, ils utilisent un adénovirus (un virus de rhume constitué d’ADN), avant de l’inactiver pour modifier son code génétique dans le but de produire -une fois dans le génome des cellules- les protéine « S » qui se trouvent à la surface du SARS-CoV-2. En injectant le vaccin, l’objectif est de déclencher une réponse immunitaire contre ces protéines de surface.
-Conservation : entre 2°C et 8°C, au réfrigérateur
Point positif: le vaccin utilise une technologie plus traditionnelle que Pfizer, ce qui le rend moins coûteux et plus facile à stocker puisqu’il n’a pas besoin d’être conservé à très basse température. Grâce à une « chaîne d’approvisionnement simple », le vaccin « sera accessible et disponible à travers le monde », estime Pascal Soriot, directeur général d’AstraZeneca.
-Administration : 2 doses jusqu’à 12 semaines d’écart
La HAS doit prochainement donner sa recommandation pour l’injection de la 2e dose chez les 50-65 ans déjà vaccinés (quand ? avec quel vaccin ?).
–Effets indésirables
Cas de thromboses et vaccin AstraZeneka : faut-il s’inquiéter ? Lire notre article.
Vaccin Johson&Johson – Janssen (USA)
-Stade : autorisation de mise sur le marché (mars 2021)
La survenue, très rare mais grave, de cas de syndrome thrombotique thrombocytopénique (TTS) chez des personnes vaccinées avec le vaccin de Johson&Johson (Vaxzevria®) a amené la HAS à recommander le 19 mars 2021 de n’utiliser ce vaccin que chez les personnes âgées de 55 ans et plus.
-Efficacité annoncée : 66%
Ce vaccin Janssen possède une performance tout à fait « satisfaisante » selon la HAS, aux alentours de 66% à partir du 14e jour de l’administration du vaccin (puis augmente jusqu’à 28 jours). Le vaccin protège des formes sévères (efficacité de 85%). La réponse immunitaire persiste au moins pendant 12 semaines.
Comme pour les autres vaccins, l’impact de la vaccination sur la contagion n’est pas démontré. Aussi, il reste donc primordial de conserver les gestes barrières, même vacciné.
-Doses commandées par l’Europe : 200 millions
-Principe du vaccin : vaccin à vecteur viral
Il s’agit du même principe que le vaccin développé par AstraZeneka. Ici, l’objectif est d’injecter un virus inoffensif que l’on appelle « vecteur viral ». Celui-ci transporte un fragment d’ADN codant pour la protéine de surface du SARS-CoV-2, la protéine Spike. Une fois arrivé dans les cellules, le vecteur viral produit donc la protéine S. La présence de celle-ci va activer le système immunitaire.
-Administration : 1 dose
Principal avantage, c’est un vaccin à injection unique en intra-musculaire. « Les personnes vaccinées bénéficient d’une protection à partir de 14 jours après la vaccination et n’ont pas besoin de revenir pour l’injection d’une 2 nde dose », indique la HAS.
-Conservation : entre 2°C et 8°C, au réfrigérateur
Autre avantage : il se conserve jusqu’à 3 mois, à des températures réfrigérées classiques, entre 2°C et 8°C (contrairement aux vaccins Pfizer et Moderna) dans des flacons multi-doses (5 doses par flacon). Selon la HAS, il est « prêt à l’emploi », facile à utiliser et devrait simplifier les conditions d’acheminement, de stockage et d’administration.
Vaccin Sanofi (France, Royaume-Uni)
-Stade : phases 1/2 – entrée en phase 3 envisagée en février 2021
Les laboratoires français Sanofi et britannique GSK ont annoncé -via un communiqué– vendredi 11 décembre, que leur vaccin contre le Covid-19 ne sera prêt qu’à la fin de 2021, après des résultats moins bons qu’espérés des premiers essais cliniques. Ce retard est dû à une réponse immunitaire insuffisante chez l’adulte. Ils envisagent désormais sur une mise à disposition du vaccin au quatrième trimestre l’an prochain.
-Principe du vaccin : vaccin à protéine virale recombinante
Le Français Sanofi et le laboratoire britannique GSK avancent en duo sur un candidat-vaccin. Sanofi développe un vaccin qui utilise une protéine recombinante déjà employée pour produire un vaccin contre la grippe saisonnière et GSK apporte son expertise sur le développement de l’adjuvant (élément ajouté au vaccin pour améliorer son efficacité pour une moindre dose). Le principe ? des protéines Spike sont isolées du virus et injectées dans les cellules, ce qui active le système immunitaire.
L’essai clinique de phase 1/2 a démarré début septembre, avec au total, plus de 400 participants recrutés. Un passage en phase 3 était prévu à la fin de 2020, pour une fabrication annoncée d’un milliard de doses en 2021. Cette étape est donc retardé.
-Conservation : réfrigérateur
-Administration : 2 doses injectées à 21 jours d’écart.
Le 15 octobre, le groupe pharmaceutique français a par ailleurs annoncé des résultats positifs chez l’animal (souris et primate) d’une deuxième vaccin à ARN (MRT5500). « L’évaluation préclinique du MRT5500 a montré en particulier qu’il était capable de déclencher la production d’anticorps neutralisant le SARS-CoV-2 », selon Sanofi, qui espère commencer les essais cliniques à la fin de l’année.
Vaccin Gameleya Research Institute, Spoutnik V (Russie)
-Stade : dossier étudié par l’Agence européenne du médicament (autorisé en Russie, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie)
-Efficacité annoncée : 91,6%
« Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré » (…) « je sais qu’il est assez efficace, qu’il donne une immunité durable ». Cette annonce le 11 août dernier de Vladimir Poutine, qui assurait même que sa fille se l’était fait inoculer, avait fait grand bruit et suscité les doutes de la communauté scientifique mondiale. Le porte-parole de l’OMS Christian Lindmeier avait alors précisé que la Russie n’avait rien transmis « d’officiel ».
Ce n’est que début septembre que les chercheurs du Centre de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa ont publié les résultats des phases 1 et 2 de l’essai clinique dans The Lancet. Ce candidat-vaccin, Spoutnik V, entraînerait bien une réponse immunitaire forte, avec une efficacité de 91,6%, sans effet secondaire majeur.
-Doses disponibles pour l’Europe : ?
L’Agence européenne du médicament a commencé l’étude du vaccin russe le 4 mars. La Russie serait prête à fournir 50 millions de vaccins à l’Europe d’ici au mois de juin 2021.
-Principe du vaccin : vaccin à vecteur viral
Ce vaccin repose -comme pour celui développé par Astra Zeneka – sur l’injection d’un virus vecteur inoffensif.
Cette technique a d’ailleurs est également utilisée dans le cadre de la recherche d’un vaccin contre Ebola. Le principe est d’injecter non pas un virus SARS-CoV2 atténué, mais un autre virus, un adénovirus modifié, pour apprendre à l’organisme à combattre le coronavirus. L’adénovirus est en effet capable, une fois dans l’organisme, de synthétiser des protéines dites « S » présentes à la surface des SRAS-CoV-2. Ainsi le système immunitaire apprend à reconnaître cette protéine de surface et à la combattre.
-Conservation : entre 2°C et 8°C, au réfrigérateur
-Administration : 2 doses à 28 jours d’écart
Vaccin CureVac (Allemagne)
-Stade : vaccin attendu pour la fin 2021
Le laboratoire pharmaceutique allemand Curevac a annoncé ce 14 décembre le lancement de la troisième et dernière phase d’essais cliniques à grande échelle en vue de l’autorisation de son vaccin contre le Covid-19. L’étude, à grande échelle, doit être menée en Europe et en Amérique du Sud sur « plus de 35.000 participants », affirme l’entreprise.
-Efficacité annoncée : ?
A ce stade, elle est indéterminée. La deuxième phase d’essais cliniques a été lancée fin septembre par le laboratoire allemand, avec une étude menée au Pérou et au Panama sur 690 volontaires. Les résultats de ces essais ne sont pas encore connus mais devraient être publiés au cours du quatrième trimestre 2020, selon Curevac.
-Doses commandées par l’Europe : 235 millions
-Principe du vaccin : vaccin à ARNm
Comme ses concurrents Pfizer et Moderna, le vaccin des laboratoires CureVac utilise la technologie de l’ARN messager.
-Conservation : -20°C pendant 3 mois
-Administration : 2 doses à 28 jours d’écart
Vaccin Novavax (USA)
Jeudi 24 septembre, la société américaine de biotechnologie Novavax a annoncé qu’elle avait commencé au Royaume-Uni un essai clinique de phase 3 de son vaccin expérimental. L’essai a pour objectif d’inclure 10 000 participants. « En raison du haut niveau actuel de transmissions de SARS-CoV-2, et étant donné qu’il continuera probablement à être élevé au Royaume-Uni, nous sommes optimistes quant à un recrutement rapide, ce qui permettrait d’obtenir des résultats à court terme de l’efficacité », du vaccin de Novavax, a déclaré dans un communiqué Gregory Glenn, directeur de la recherche et du développement.
Novavax a reçu plus de 1,6 milliard de dollars d’argent public américain pour financer la production de 100 millions de doses.
Vaccins chinois Sinovac Biotech, CanSino, China Biotics, Sinopharm
Quatre vaccins candidats développés par quatre laboratoires localisés en Chine sont entrés en phase 3.
Vaccin Sinovac : l’agence européenne du médicament a annoncé qu’elle va lancer une procédure « d’examen continu » pour le vaccin chinois Sinovac, ouvrant la voie à une éventuelle demande d’autorisation prochaine dans l’Union européenne.
Le laboratoire chinois Sinovac Biotech fait partie des plus avancés. Il travaille sur un vaccin appelé Coronavac. Ce même laboratoire est le premier au monde à avoir mis sur le marché (en 2009) un vaccin contre la grippe porcine H1N1.
Ce vaccin avait été proposé dans la province chinoise de Zhejiang après avoir obtenu une autorisation d' »utilisation d’urgence » (pour les habitants les plus exposés), mais sans autorisation officielle de commercialisation.
La Chine a mené l’essai de phase 3 au Brésil, deuxième pays le plus touché au monde.
Outre Sinovac, Pékin a approuvé l’essai clinique de trois autres vaccins expérimentaux : l’un lancé par l’Ecole militaire des sciences médicales et le groupe de biotechnologie CanSino ; l’autre par l’Institut de produits biologiques de Wuhan avec Sinopharm et un dernier par le groupe China Biotics.
Et aussi :
En France, l’Institut Pasteur a par ailleurs annoncé qu’il stoppe le développement d’un de ses candidats vaccins, celui basé sur le virus du vaccin contre la rougeole. Pourquoi ? Cela fait suite à l’examen des résultats intermédiaires obtenus dans le cadre d’essais de phase 1, engagés depuis août dernier. « Le candidat vaccin a été bien toléré, mais les réponses immunitaires induites se sont avérées inférieures à celles observées chez les personnes guéries d’une infection naturelle ainsi qu’à celles observées avec les vaccins autorisés contre le SARS-CoV-2/Covid-19 », précise Pasteur dans un communiqué diffusé ce 25 janvier. L’Institut Pasteur poursuivra toutefois le développement d’autres candidats vaccins arrivés en fin de phase préclinique (un vaccin à ADN, un vaccin administrable par voie nasale).
Source: topsante