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Huiles de table/Hausse des prix: Une fédération de consommateurs saisit le Conseil Rahhou

Le consommateur marocain fait face à une flambée des prix des huiles de table depuis février 2021, impactant son pouvoir d’achat. Face au mutisme du gouvernement qui refuse de protéger le consommateur, la Fédération marocaine des droits du consommateur a saisi le Conseil de la concurrence. Détails avec son président, Bouazza Kherrati.

Les prix des huiles de table flambent actuellement. En l’espace de trois mois, les Marocains ont subi deux hausses des prix très importantes, représentant près de 4 dirhams pour un litre et 20 dirhams pour la bouteille de 5 litres pour certaines marques. Des hausses vertigineuses qui sont justifiées par les opérateurs du secteur par le renchérissement des cours de matières premières à l’international à cause de la crise du Covid-19.

Ces augmentations des cours ont concerné d’autres produits, comme les céréales, «mais, pour ce cas, l’Etat a choisi de soutenir le consommateur en prenant en charge cette augmentation. On se demande pourquoi il ne l’a pas fait pour les huiles de table», nous déclare Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur.

M. Kherrati tient d’ailleurs aujourd’hui, vendredi 27 mai 2021, une audience avec le Conseil de la concurrence pour l’alerter sur cette situation inédite. Il faut savoir qu’il existe une loi qui empêche l’Etat de rester spectateur face à des hausses aussi importantes, car libéralisation du marché ne veut pas dire lever la main complètement. «L’article 4 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence stipule que lorsque nous sommes face à des fluctuations excessives des prix, l’Etat doit intervenir pour limiter l’impact sur le consommateur quand il y a des augmentations et sur les entreprises dans le cas des baisses très importantes. Actuellement, le gouvernement n’a rien fait pour protéger le pouvoir d’achat des Marocains, surtout en cette conjoncture de crise», se désole M. Kherrati.

Ce dernier nous précise que lors de son audition chez le Conseil de la concurrence, il présentera un benchmark de cette hausse des huiles de table au niveau mondial. Il s’avère que les opérateurs marocains auraient répercuté cette hausse des matières premières d’une manière disproportionnée, contrairement à ce qui a été effectué dans plusieurs pays, notamment en Espagne, où le consommateur n’a pas subi de hausses aussi importantes que celles imposées au Maroc.

Dépendance à l’international
Sur un autre registre, M. Kherrati se pose des questions sur l’efficacité et l’opérationnalisation de plusieurs programmes et mesures prévus dans le Plan Maroc Vert dont la finalité est la réduction de la dépendance aux cours des matières premières. «En 2014, un programme a été lancé pour réduire la dépendance aux matières premières à l’international. 7 ans après, on se demande ce qui a été fait dans ce sens, puisque notre dépendance avoisine aujourd’hui 98%. C’est énorme», se demande M. Kherrati.

Par ailleurs, le Conseil de la concurrence sera également saisi par rapport à l’éventuelle entente sur les prix par les opérateurs du secteur de la production des huiles de table. «Avant la libéralisation du secteur, on comptait 14 usines. Aujourd’hui, elles sont 7 à couvrir le marché marocain.

La libéralisation du secteur voudrait qu’on ait plus d’opérateurs qui interviendraient dans le secteur dans une concurrence saine qui jouerait sur les prix pour le bénéfice du consommateur. Or, c’est le contraire qui s’est passé. Nous sommes actuellement face à une concentration et à une entente entre les 7 grands producteurs», s’alarme M. Kherrati.

Source: Maroc Hebdo

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