Céréales: menace sur le prix du pain suite à la hausse internationale
Jusqu’à quand tiendra le système de compensation du pain au Maroc? Telle est la question posée aujourd’hui avec les augmentations accrues et significatives des prix des denrées alimentaires à l’international et qui n’épargnent pas les céréales.
En effet, en septembre, le prix de ces dernières a bondi de 41% par rapport à 2020, soit un niveau bien au-dessus de la moyenne des produits alimentaires en général, ayant augmenté de 32,8% selon les données de la FAO.
Pour cause, « la hausse des prix alimentaires mondiaux de la viande, des produits laitiers, des huiles végétales, des céréales et du sucre, est due à un resserrement de l’offre et à l’augmentation de la demande de denrées alimentaires de base, comme le blé et l’huile de palme », explique l’organisation onusienne.
«Parmi les principales céréales, le blé nous intéressera particulièrement dans les semaines à venir, car il faudra voir comment évolue la demande face à des prix qui augmentent rapidement», a déclaré M. Abdolreza Abbassian, Économiste principal à la FAO.
En effet, même si « la production mondiale de céréales en 2021 devrait atteindre 2 800 millions de tonnes, un record historique (..) elle ne suffira pas à répondre aux besoins de consommation prévus pour la campagne de commercialisation 2021-2022, selon les nouvelles prévisions de la FAO ».
La FAO prévoit à présent que 776,7 millions de tonnes de blé seront récoltées en 2021 et que la hausse des rendements prévue en Europe de l’Est et en Australie devrait compenser la baisse de la production à laquelle on s’attend, compte tenu des conditions météorologiques et de la diminution des superficies plantées au Canada et en Fédération de Russie.
Le Maroc, importateur net de céréales et de blé en particulier mais aussi gros consommateur de pain, devra donc subir de plein fouet les augmentations en cours et à venir. Mais est-ce que les boulangers vont répercuter la hausse sur les consommateurs, sachant que le prix du pain est réglementé (1,20 pour la baguette et la galette de base)?
Jusque-là, il y a eu plusieurs tentatives dans ce sens mais à chaque fois le marché a pu trouver un arrangement pour sauver le prix facial, comme diminuer le poids du pain ou encore bricoler quelque valeur ajoutée pour différencier le pain vendu plus cher du pain subventionné.
Il est clair que parmi les défis les plus sérieux posés au nouveau gouvernement il y a la question des prix à la consommation. Sera-t-il, à ce niveau, une copie carbone du gouvernement Benkirane?