Protection du patrimoine agricole: La succes story marocaine

Lundi à Rome, lors d’une cérémonie à laquelle assistaient des représentants de différents pays, deux sites marocains ont été officiellement certifiés « Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial » (SIPAM) par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette reconnaissance souligne la résilience et la relance des territoires face à la complexité de la nature.
Les sites marocains récompensés sont les « Ksour de Figuig » et « Ait Souab-Ait Mansour ». Ces deux régions du Maroc ont su prospérer grâce à l’art ancestral des communautés locales, qui occupent une place centrale dans les politiques publiques du pays. Le modèle marocain en matière de préservation et de promotion des racines culturelles a brillamment été mis en valeur.
La ville-palmeraies de Figuig, située à la jonction entre les hauts plateaux et le nord du Sahara marocain, a joué un rôle économique majeur depuis des siècles. Cette oasis, nichée au cœur des montagnes, a été un point de ravitaillement et un lieu de repos essentiel pour les bergers nomades de la région. Elle a su associer agriculture, commerce, artisanat et autres aspects culturels pour devenir bien plus qu’une simple zone agricole.
L’économie de Figuig repose principalement sur l’élevage extensif et l’agriculture oasienne. Les vastes étendues de terrains offrent des espaces immenses pour le pâturage du bétail, contribuant ainsi à assurer l’autosuffisance alimentaire. En ce qui concerne la production végétale, Figuig est notamment réputée pour ses dattes, une richesse emblématique du Sahara marocain. Les visiteurs de l’exposition organisée en marge de la cérémonie de remise de certificats ont pu apprécier la qualité et l’arôme de ces dattes.
L’arganier, une espèce endémique du sud-ouest marocain, a également été mis en avant lors de l’événement. Des produits dérivés tels que des graines entières et cassées, des huiles gastronomiques et cosmétiques, ainsi que des préparations culinaires alléchantes ont été présentés pour mettre en valeur le potentiel de cette plante. Les femmes, gardiennes d’une tradition transmise de génération en génération, assurent avec dévouement le processus laborieux de production de l’arganier.
Les sites marocains certifiés SIPAM ont attiré l’attention des participants de haut niveau, notamment du directeur général de la FAO, du ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts du Maroc, ainsi que de l’ambassadeur du Maroc auprès des organisations onusiennes. Ces sites ont été salués pour la diversité de leurs terroirs soigneusement présentés. L’arganier a été particulièrement mis en avant pour son système agro-sylvo-pastoral, qui constitue un réservoir précieux de savoirs traditionnels alliant la production végétale au pastoralisme.
En tant que pays méditerranéen riche en espèces endémiques, le Maroc accorde une grande importance à la protection et à la promotion de son patrimoine naturel. Outre les trois sites SIPAM déjà reconnus, le pays s’engage à élargir la reconnaissance à d’autres sites éligibles. Cela s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Génération Green » 2020-2023 du Maroc, visant à préserver le patrimoine agricole durable et à renforcer la résilience des populations et des écosystèmes concernés.
Le Maroc a adopté depuis plusieurs années une approche durable pour atteindre la sécurité alimentaire à l’échelle nationale et continentale, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI. Cette approche a donné naissance à plusieurs initiatives innovantes, saluées dans les instances internationales. La culture de l’arganier, en particulier, est une priorité pour le pays, et une journée internationale dédiée à cette espèce endémique du Maroc a été proclamée par l’ONU en 2021 pour célébrer annuellement son importance mondiale.
avec MAP