Les musées et les marques, le mariage du siècle?

**Le secteur muséal en quête de partenariats lucratifs**
Face à la baisse des subventions, les musées renommés explorent de nouvelles avenues pour générer des revenus. Le partenariat avec des marques émergentes est une solution prisée. Alors que ces collaborations peuvent être bénéfiques pour les deux parties, certaines suscitent des critiques.
Le Metropolitan Museum of Art de New York, fondé en 1870, continue d’ambitionner de démocratiser l’art. Récemment, le musée s’est associé à Samsung pour intégrer certaines de ses œuvres emblématiques dans le Samsung Art Store, spécifiquement destiné aux utilisateurs du téléviseur « The Frame ». Les détenteurs de ce modèle pourront afficher des chefs-d’œuvre comme ceux de Degas, Van Gogh et Cézanne, précédemment confinés aux murs du Met.
Josh Romm, responsable des licences et partenariats au Met, perçoit ce partenariat comme une initiative de démocratisation culturelle, offrant aux consommateurs une façon moderne de se connecter à l’art.
Bien avant cette collaboration, Samsung avait déjà formé un partenariat semblable avec le Louvre, qui, de son côté, a multiplié les accords pour élargir son influence et diversifier ses sources de revenu. L’une des collaborations notables est une gamme de cosmétiques développée avec Lancôme, s’inspirant des chefs-d’œuvre du musée.
Mais le Louvre ne se contente pas de simples collaborations. Le musée a également conclu des partenariats stratégiques avec des marques de renom telles qu’Uniqlo, Louis Vuitton, Swatch et Ladurée, afin d’atteindre de nouveaux publics tout en préservant son prestige.
D’autres musées à travers le monde, comme le musée Van Gogh à Amsterdam et le Guggenheim à New York, ont également adopté cette approche. Le MoMA de New York a même conclu un partenariat de longue date avec Uniqlo, engendrant non seulement des collections de vêtements mais également des initiatives telles que des soirées gratuites au musée.
Toutefois, si ces collaborations peuvent rapporter financièrement – le Louvre ayant généré près de 4,5 millions d’euros grâce à sa marque en 2020 –, elles ne sont pas sans risque. Certains partenariats ont été critiqués pour avoir commercialisé excessivement les musées, voire même pour avoir transformé des institutions prestigieuses en simples espaces publicitaires.
Quoi qu’il en soit, la diversification des revenus est désormais à l’ordre du jour pour de nombreux établissements artistiques. Reste à voir comment ces institutions équilibreront le besoin financier avec la préservation de leur intégrité culturelle et historique.
source: fashionnetwork.com