Barrages à sec!

La crise de l’eau au Maroc s’aggrave alors que les
niveaux des principaux barrages continuent de
baisser. Al Massira, le deuxième plus grand barrage
du Royaume, affiche un taux de remplissage
alarmant de seulement 0,77 %. Son volume actuel
est de 20,47 millions de mètres cubes, loin
des 2.656,99 millions de mètres cubes de sa capacité
normale.
La canicule récente exacerbe la situation, et selon
la Direction générale de l’hydraulique, le taux
global de remplissage des barrages au niveau national
était de 30,62 % au 24 juin 2024, comparé
à 32,50 % à la même date l’année précédente.
Les réserves actuelles de tous les barrages totalisent
4,9 milliards de mètres cubes, en baisse
par rapport aux 5,2 milliards de mètres cubes de
l’année dernière. Les barrages du bassin Oum Er
Rbia sont particulièrement touchés, avec un taux
de remplissage global de 5,67 %, représentant un
volume de 280,89 millions de mètres cubes.
À la même période l’année dernière, ce taux était
de 10,30 %, soit 510,37 millions de mètres cubes.
Le barrage Ahmed Al Hanssali est à 2,65 % de sa
capacité avec 17,68 millions de mètres cubes. Les
autres barrages comme Hassan 1er (22,46 %),
Moulay Youssef (45,23 %), Timinoutine (75,28 %),
Ait Messaoud (55,43 %), Daourat (32,70 %), et Sidi
Said Maachou (55,27 %) montrent aussi des niveaux
inquiétants. Seul le barrage Sidi Driss maintient
un taux satisfaisant de 88,98 %.
Dans le bassin Souss-Massa, le taux global de
remplissage est de 12,96 %, équivalant à 94,75
millions de mètres cubes. Le barrage Abdelmoumen
est critique à 6,14 % avec 12,18 millions de
mètres cubes. Mokhtar Soussi (15,79 %), Moulay
Abdallah (24,84 %), Dkhila (72,37 %), et Youssef
Ben Tachfine (11,94 %) affichent également des
taux bas.
Pour les barrages du bassin Loukkos, le taux global
est de 60,17 %. Chefchaouen affiche un taux
de 97,74 %, Nakhla 84,99 %, Achraf El Idrissi 96,73
%, et Oued El Maghazine 90,59 %.
Le bassin Moulouya enregistre un taux de remplissage
de 22,88 % avec un volume de 182,40
millions de mètres cubes. Les barrages de cette
région montrent aussi des taux variés : Hassan
II (13,52 %), Injil (25,40 %), Mohammed V (8,10
%), Tamalout (13,48 %), et Oued Za (100 %). Le
barrage Mechraa Hammadi affiche également un
taux préoccupant.
La situation reste critique avec des perspectives
de détérioration si les conditions climatiques ne
s’améliorent pas.