SPÉCIAL FÊTE DU TRÔNE 2024

Avis d’expert … Le dérèglement climatique rend l’eau de plus en plus rare et de qualité dégradée

La crise de l’eau au Maroc est sans précédent
en termes d’ampleur et de durée. Depuis 2019,
six années consécutives de sécheresse ont épuisé
les réserves d’eau du pays, incapables de répondre
à une demande toujours croissante.
Les changements climatiques, marqués par une
tendance accrue à l’aridité et une réduction des
apports en eau, aggravent la situation. Actuellement,
les barrages ne sont remplis qu’à hauteur
de 29,8 % en moyenne, avec des disparités régionales
importantes. Les efforts du gouvernement,
incluant le plan national de l’eau 2020-2027,
visent à s’adapter aux sécheresses répétitives en
construisant de nouveaux barrages, en transférant
de l’eau entre bassins, en dessalant l’eau de
mer et en réutilisant les eaux usées traitées. La
stratégie nationale de l’eau à l’horizon 2050, en
cours d’actualisation, cherche à intégrer les eaux
non conventionnelles et à renforcer la connexion
entre les bassins.
Le dérèglement climatique rend l’eau de plus en plus rare et de qualité dégradée, ce qui impose
une vision globale pour une répartition équitable
et la préservation de cette ressource essentielle.
La crise favorise l’exode rural et l’urbanisation rapide,
entraînant des dysfonctionnements urbains
tels que la pression sur les ressources, l’habitat
insalubre et la pollution. Elle s’accompagne également
de phénomènes météorologiques extrêmes
et d’une concurrence accrue entre les
utilisateurs de l’eau, affectant la sécurité alimentaire
et la stabilité géopolitique du pays.
Les citoyens et les communautés locales ont un
rôle crucial à jouer en adoptant des gestes écocitoyens
et en contrôlant l’exploitation de l’eau. Il
est essentiel d’instaurer des rencontres régulières
à l’échelle régionale pour dialoguer et mettre en
oeuvre des plans d’action adaptés. La recherche
scientifique doit être encouragée et orientée vers
la résolution des problématiques régionales de
l’eau, avec une meilleure collaboration entre la
sphère politique et les institutions académiques.
La sensibilisation de tous les acteurs, notamment
par l’éducation à l’environnement dans les programmes
scolaires, est primordiale.
Enfin, les décideurs politiques et les entreprises
doivent adopter une approche sérieuse et collaborative
pour préserver l’eau en quantité et en
qualité. Une gestion de l’eau adaptée aux disponibilités
actuelles et futures, combinée à l’utilisation
de technologies économes et à la mise en
place de plans d’urgence, est nécessaire pour assurer
la stabilité, la paix sociale et la prospérité
future du pays.

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