Compensation : L’État poursuit son désengagement financier
À fin octobre dernier, les émissions au titre de la compensation se sont élevées à 11,2 milliards de dirhams, marquant une baisse de 52,4 % par rapport à la même période en 2023, selon les dernières statistiques de la Trésorerie générale du Royaume. , rapportés par L’Economiste dans son édition du jeudi 14 novembre.
Ces émissions représentent un taux de réalisation de 66,2 % des prévisions inscrites dans la Loi de finances 2024, qui avait fixé un budget de 16,36 milliards de dirhams pour la compensation. En comparaison, à fin 2023, les dépenses avaient dépassé 39,19 milliards de dirhams, bien au-delà du budget prévisionnel de 26 milliards.
Ces dépenses ont été réalisées dans un contexte marqué par la persistance de la hausse des cours des produits subventionnés sur le marché international et les effets de la sécheresse de la campagne agricole 2023/2024 au niveau national, qui ont significativement impacté la production locale de sucre et de blé tendre.
Pour le blé tendre local et la farine nationale, les dépenses de compensation ont atteint 1,34 milliards de dirhams (hors système de restitution à l’importation) à fin 2023, enregistrant une augmentation de 5,77 % par rapport à l’année précédente. Sur les cinq dernières années, la charge de compensation pour ces produits a fluctué entre 1,29 milliard et 1,53 milliard de dirhams.
En ce qui concerne le gaz butane, la subvention moyenne pour une bonbonne de 12 kg a baissé de 25 dirhams en 2023, représentant 63 % du prix de vente au consommateur, avec une moyenne de 69 dirhams. Durant les huit premiers mois de l’année 2024, la charge prévisionnelle pour cette subvention pourrait atteindre 10,45 milliards de dirhams, contre 11,48 milliards enregistrés en glissement annuel.
Pour le sucre, l’État accorde deux types de subventions : une subvention forfaitaire à la consommation fixée à près de 3,6 DH/kg pour une consommation nationale moyenne de 1,21 million de tonnes, représentant une charge annuelle moyenne de 4, 36 milliards de dirhams, et une subvention additionnelle à l’importation de sucre brut, adaptée en fonction des fluctuations des cours mondiaux pour couvrir l’écart entre le prix de revient à l’importation et le prix cible fixé par l’administration. La charge totale de compensation pour le sucre s’élève à 4,07 milliards de dirhams en 2023 et pourrait atteindre près de 4,38 milliards en 2024.
Ces évolutions confirment la tendance au désengagement progressif de l’État dans le système de compensation, tout en maintenant des mesures ciblées pour gérer les fluctuations des marchés internationaux et les conditions climatiques défavorables.