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Aïd Al-Adha : Une perte inquiétante de 30% du cheptel ovin marocain

Selon des sources citées par Al Ahdath Al Maghirbia, le nombre de têtes de bétail destinées à l’Aïd Al-Adha aurait chuté d’environ un tiers, une baisse préoccupante qui menace l’équilibre du cheptel national. Ce déficit d’offre, qui dépasse habituellement les cinq millions de têtes pour la fête, pourrait avoir des répercussions majeures sur le marché et les prix.

L’an dernier, l’ex-ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, annonçait que 5,8 millions de têtes d’ovins et de caprins étaient recensées avant l’Aïd, alors que la demande atteignait environ 6,8 millions d’ovins et un million de caprins. Mais le dernier recensement en cours pourrait révéler une réalité encore plus alarmante, notamment en raison de l’abattage massif de femelles, malgré les restrictions imposées par le ministère de l’Agriculture.

D’après les chiffres les plus récents, le cheptel national d’ovins a enregistré une baisse de 2%, s’établissant à environ 20 millions de têtes, tandis que celui des caprins a chuté de 4%, atteignant environ 5,5 millions. Plus inquiétant encore, le nombre d’animaux âgés d’au moins six mois pour les moutons et d’un an pour les chèvres – ceux généralement destinés au sacrifice – a reculé de 30%.

Face à cette situation, certains intermédiaires profitent de la détresse des petits éleveurs, déjà éprouvés par la flambée du prix des aliments pour bétail et les incertitudes autour de la tenue de l’Aïd. Ces spéculateurs achètent les bêtes à bas prix avant de les revendre à des tarifs exorbitants, ce qui a entraîné une baisse temporaire d’environ 500 dirhams par tête au cours des deux dernières semaines.

Les principales causes de cette crise sont multiples : la sécheresse persistante, qui a réduit les pâturages, la hausse des coûts des aliments pour bétail sur les marchés mondiaux, et la poursuite de l’abattage des femelles malgré les interdictions. Le recensement en cours, mené par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec l’ANOC, vise à mieux comprendre ces dynamiques afin d’adapter les politiques de soutien au secteur.

Pourtant, malgré les milliards de dirhams injectés par le gouvernement pour soutenir les agriculteurs et les éleveurs, la situation continue de se détériorer. En trois ans, le prix du kilo de viande bovine est passé de 65 à 120 dirhams, tandis que celui de la viande ovine et caprine a bondi de 70 à 150 dirhams. Un constat amer qui laisse entrevoir des tensions accrues à l’approche de l’Aïd Al-Adha.

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