
Après plusieurs années d’absence, Uber envisage de relancer ses activités au Maroc. Un signal fort de ce retour : l’ouverture d’un poste de directeur pays, basé à Marrakech. Cette initiative marque une volonté claire de reprendre pied dans un marché qu’elle avait quitté en 2018.
Marrakech comme point d’ancrage
La ville ocre semble être la première étape du plan de relance d’Uber. En misant sur cette destination touristique de premier plan, l’entreprise américaine pourrait adopter une stratégie de développement progressif, testant d’abord le marché local avant d’étendre ses services à d’autres agglomérations comme Casablanca ou Rabat.
Une première tentative prometteuse mais avortée
Entre 2015 et 2018, Uber avait déjà opéré au Maroc, avec un déploiement initial à Casablanca, puis à Rabat. Durant cette période, l’entreprise avait séduit quelque 140 000 usagers et recruté environ 12 000 chauffeurs. Ces derniers pouvaient espérer des revenus mensuels allant de 4 000 à 6 000 dirhams. Toutefois, l’expérience s’était heurtée à une résistance frontale des taxis traditionnels et à une réglementation jugée défavorable, poussant Uber à se retirer.
Careem, la passerelle indirecte
Malgré cette sortie, Uber ne s’est jamais complètement éclipsé du paysage marocain. L’acquisition de Careem en 2019, une plateforme concurrente déjà présente dans la région, lui a permis de garder un pied dans le pays. Careem, en adoptant une posture plus conciliante avec les taxis classiques, a su s’adapter au contexte local et maintenir ses opérations.
Une régulation encore floue
Le retour d’Uber intervient alors que le débat sur la régulation des VTC refait surface au Maroc. Le ministère de l’Intérieur a récemment indiqué qu’une étude était en cours pour encadrer ces services de manière légale. L’objectif : garantir des règles équitables pour tous les acteurs, et apaiser les tensions avec les taxis conventionnels, toujours opposés à ce qu’ils considèrent comme une concurrence déséquilibrée.