Le Brésil amorce ses exportations de viande bovine non transformée vers le Maroc

Le Maroc figure désormais parmi les nouvelles destinations stratégiques du Brésil pour ses produits agricoles, avec un premier envoi de viande bovine non transformée effectué en avril. Cette opération marque une avancée majeure dans la stratégie de diversification commerciale du géant sud-américain.
Un repositionnement vers de nouveaux marchés
Longtemps centré sur ses partenaires traditionnels comme la Chine ou l’Union européenne, le Brésil cherche désormais à élargir ses débouchés à des zones émergentes. L’Afrique du Nord, et notamment le Maroc, s’inscrit dans cette nouvelle dynamique. En avril, ce sont quelque 21 300 tonnes d’abats bovins qui ont été dirigées vers des marchés asiatiques et nord-africains, illustrant la volonté du pays de valoriser ses produits dits secondaires sur de nouveaux territoires.
Des produits variés qui stimulent les exportations
Le mois d’avril a également vu une forte progression des ventes brésiliennes dans plusieurs filières. Les exportations d’huile de maïs ont atteint un niveau record de 55,3 millions de dollars, tandis que les livraisons de contreplaqué ont frôlé les 145 500 tonnes. Le suif bovin, autre produit animalier, a également connu une hausse significative, dépassant les 35 600 tonnes exportées. Par ailleurs, les ventes de bétail vivant, destinées principalement à la reproduction, ont culminé à 61,8 millions de dollars, tirées par la demande turque pour le cheptel brésilien réputé pour sa qualité génétique.
Des prix internationaux porteurs pour certaines filières
L’ensemble des exportations agricoles brésiliennes pour avril s’est établi à 15,03 milliards de dollars, en légère progression annuelle malgré une baisse globale des volumes. Ce résultat s’explique par la bonne tenue des prix mondiaux, notamment pour le café vert, qui a généré 1,25 milliard de dollars, et pour la pâte cellulosique, dont les exportations ont été stimulées par un regain d’intérêt sur les marchés internationaux.
Le soja toujours en tête, mais moins lucratif
Malgré des volumes de soja très élevés — le deuxième plus grand total jamais atteint pour un mois d’avril avec 15,27 millions de tonnes —, la baisse des prix à l’export (-9,7 %) a limité les recettes à 5,9 milliards de dollars. Le secteur reste néanmoins le pilier des exportations agricoles brésiliennes, porté par la demande constante des grands marchés.
Émergence de nouveaux partenaires commerciaux
Si la Chine et l’Union européenne conservent leur statut de principaux clients du Brésil, représentant respectivement 5,5 et 2,2 milliards de dollars d’achats, d’autres zones comme le Maghreb commencent à occuper une place plus visible. Le Maroc en est l’exemple récent, s’ouvrant aux produits agroalimentaires brésiliens à plus forte valeur ajoutée.
Une stratégie coordonnée pour une expansion durable
Le ministère brésilien de l’Agriculture (MAPA), en collaboration avec la diplomatie économique et les filières professionnelles, poursuit une stratégie d’expansion réfléchie. L’objectif : inscrire l’agriculture brésilienne dans une logique de rayonnement global, en s’appuyant sur la diversité de son offre et l’optimisation de ses flux commerciaux. Les résultats d’avril témoignent de l’efficacité de cette coordination interinstitutionnelle.
Avec Barlamane