Médicaments au Maroc : vers un nouveau système de tarification ?

Un vent de réforme souffle sur la politique du médicament au Maroc. Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a annoncé devant les députés le lancement d’un chantier majeur : la refonte du système de tarification des médicaments. Une réforme présentée comme essentielle pour garantir l’accès équitable aux traitements, sans alourdir le budget des ménages.
Cette intervention, faite en séance plénière à la Chambre des représentants en réponse à une question du Groupe Haraki, marque une étape clé dans la volonté de réformer en profondeur le secteur. L’objectif est triple : rapprocher les médicaments des citoyens, surtout les plus innovants, protéger leur pouvoir d’achat, et assurer la soutenabilité financière du système de santé.
Le futur modèle de tarification, en cours d’élaboration, se veut plus juste, plus transparent et surtout adapté à la réalité marocaine. Il s’inspirera des meilleures pratiques internationales tout en intégrant les spécificités du pays. « La politique médicamenteuse constitue l’un des fondements de la réforme du système national de santé, conduite sous la Haute Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI », a rappelé le ministre.
Parmi les outils mis en place pour accompagner cette réforme, figure la création de l’Agence Marocaine des Médicaments et des Produits de Santé (AMMPS). Depuis la nomination de son directeur général et la tenue de son premier conseil d’administration, l’agence est désormais pleinement opérationnelle. Elle a pour mission de rationaliser l’organisation du secteur pharmaceutique national.
L’AMMPS est chargée de plusieurs dossiers stratégiques : simplification des procédures d’autorisation de mise sur le marché, renforcement des mécanismes de contrôle, coordination avec les secteurs public et privé, promotion de l’innovation industrielle et renforcement de la souveraineté pharmaceutique du pays.
À travers cette réforme, les autorités entendent poser les bases d’une politique du médicament plus équitable, plus efficace et plus résiliente — à la hauteur des défis sanitaires du Royaume.