Rabat: les autorités vont raser la cafétéria du 7ème Art
Après sa fermeture, la Cafétéria 7ème Art, sise au centre de Rabat, vient de faire l’objet d’une décision de démolition dans un délai de quarante-huit heures. Pourquoi et dans quel objectif? Les détails dans cette revue de presse de l’hebdomadaire Al Watan.
Le site de la Cafétéria 7ème Art, située sur l’Avenue Allal Ben Abdellah, au centre de la ville de Rabat, disparaîtra dans les prochains jours. En effet, après la fermeture du site, la décision de sa démolition a été notifiée au gérant de l’espace le 19 novembre 2021. A ce propos, la mise en demeure de la commune urbaine de Rabat lui a accordé un délai de quarante-huit heures, rapporte l’hebdomadaire Al Watan dans sa dernière livraison.
Cette décision, qui est tombée comme un couperet sur les employés du site qui y exerçaient depuis 1997, a été contestée par le gérant de l’espace, indique l’hebdomadaire qui pointe du doigt le conseil de la ville de Rabat qui n’aurait pas pris en compte les conditions sociales des familles des salariés. Ce site, rappelle l’hebdomadaire, est situé sur un terrain appartenant à Bank Al-Maghrib, alors que l’exploitation de l’espace était destinée à la fondation des œuvres sociales du centre cinématographique marocain. Le projet a été lancé par un Marocain qui était installé aux Etats-Unis d’Amérique avant de regagner le pays.
L’affaire, fait savoir l’hebdomadaire, remonte à l’année 2011, lorsque le gérant de cet espace a reçu une mise en demeure de la commune urbaine de Rabat lui notifiant de quitter les lieux, afin de lancer les travaux de construction du siège pour l’administration de la commune. Après un recours contestant cette décision, l’affaire a été renvoyée aux calendes grecques, permettant ainsi au gérant de l’espace de poursuivre ses investissements, tout en payant régulièrement les frais de location.
Durant la période de pandémie de Covid-19, les locataires, patrons et employés ont été avisés verbalement de la fermeture de l’espace. Ce qui a provoqué moult désagréments pour les salariés qui n’ont pas reçu d’indemnités, à l’instar des catégories socioprofessionnelles lésées par la crise, fait remarquer l’hebdomadaire. La situation est restée ainsi plongée dans un gouffre noir jusqu’à lundi dernier, jour où les autorités ont notifié au gérant la décision de démolition d’une partie de l’espace dans un délai de quarante-huit heures. La décision, indique Al Watan, s’inscrit dans le cadre du plan d’aménagement de la ville et de la préservation de son patrimoine, selon un décret de 2017 qui confirme l’inscription de Rabat sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2012. A ce propos, «les espaces communs devraient être récupérés et remis dans leur état initial avant de lancer la procédure d’inscription du site au Registre national des lieux historiques».
Cependant, le gérant, Fouad El Kamani, a contesté cette décision, faisant savoir que «les plans du site n’avaient jamais été modifiés depuis la signature du contrat de bail entre la fondation des œuvres sociales du centre cinématographique marocain et la commune urbaine de Rabat». Et de préciser que la justice avait déjà tranché en novembre 2013, en rendant une sentence sur l’état des lieux. Et c’est sur la base de ces décisions de justice qu’il compte explorer une voie de recours pour s’opposer à la décision de la commune, a-t-il fait savoir.