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Faut-il boycotter le poulet marocain?

A chaque fois qu’un scandale alimentaire éclate, les professionnels montent au créneau en sortant leurs cartes (menaces) habituelles: le chiffre d’affaires du secteur, le nombre d’emplois, la fameuse valeur ajoutée, etc.

Faut-il sacrifier la santé de 30 millions de consommateurs pour protéger des secteurs manquant à leurs obligations sanitaires et citoyennes? Même d’un point de vue strictement économique et financier, on a vu avec le Covid-19 combien une épidémie peut coûter à tout le monde, mais surtout à l’Etat!

Quel que soit l’argumentaire retenu, la conclusion est la même: la santé publique est une priorité et l’Etat doit faire son boulot à ce niveau, notamment en matière de contrôle des aliments.

Pourquoi une introduction aussi remontée?

Parce qu’un scandale alimentaire, encore un, vient justement d’éclater au grand jour. Et il concerne le poulet abattu, ou plutôt presque toute la filière.

Une enquête réalisée par les équipes de 2M, à l’aide d’une caméra cachée, a en effet révélé l’existence d’un véritable commerce de poulets morts. Se faisant passer pour des professionnels, les journalistes (oui ça existe encore au Maroc) ont feint d’être à la recherche de ce type de poulets aux abattoirs de la Villette (ex-usine Lafarge au Hay Mouhammadi) (la chaîne de Ain Sbaâ est en effet à 10 minutes de là).

Les équipes ont limite été surprises par l’abondance de l’offre et la facilité avec laquelle un crime était en train de se réaliser en plein jour et en toute impunité!

Où va se poulet? Il atterrit notamment dans les snacks.

L’enquête révèle aussi l’existence d’une vraie stratégie de gammes en ce qui concerne le poulet non conforme: ça va des malades aux morts en passant par les cassés, sans oublier les dopés aux vaccins et autres aliments de bétail illégaux. Tout est à vendre, tout est bon pour justifier le sandwich pas cher à 6 dirhams ou le morceau de charcuterie usinée à l’emballage sexy mais au contenu potentiellement dangereux.

A qui incombe la responsabilité?

La loi 113-14 relative aux communes stipule que la gestion des abattoirs et du transport des viandes relève de la responsabilité des communes, celle de Casablanca en l’occurrence, c’est à dire Abdelaziz El Omari, le président PJD de cette malheureuse métropole.

Mais la même loi précise que ladite commune doit « prendre en compte les compétences dévolues, en vertu de la législation en vigueur, à d’autres organismes notamment l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires ».

En d’autres termes, si l’Onssa veut contrôler, les agents de la commune ne doivent pas l’en empêcher.

On a là au moins deux niveaux de contrôle: les responsables de la commune représentés par les fonctionnaires de l’ADL Casa Prestations et les contrôleurs de l’Onssa.

Faut-il ajouter le niveau des autorités locales, la Caid, le Cheikh, le M’qadem… ceux-là qui ne ratent a priori rien de ce qui se passe dans leur périmètre de responsabilité?

Y-t-il d’autres niveaux? L’Agriculture, le Commerce?

Le phénomène est tellement banalisé et accepté que l’on se demande même s’il sert encore à quelque chose de dénoncer et de pointer du doigt.

Quel recours laisse-t-on alors au consommateur démuni? Doit-il boycotter le poulet marocain, comme il a fait avec Sidi Ali, Afriquia et Danone, pour se faire entendre?

 

 

4 commentaires

  1. Mais c’est une blague comment ils rabaissent le Maroc et c’est totalement faux ce qu’ils disent je vie au Maroc et le poulet est égorgé dans les règles de l’art dans les abattoirs en pleine rue donc évitez de rabaisser des pays sans preuves et les abattoirs de porcs en France on en parle pas hein!

    1. Vous êtes sérieux !Vous avez pas vu la vidéo réalisée en caméra cachée par 2m!?
      Mais je me demande où sont les autorités marocaines, ils dorment !!!

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