Aviculture : Les fluctuations des prix du poulet au Maroc et leurs causes
Depuis plusieurs mois, le marché de l’aviculture au Maroc connaît une instabilité persistante des prix de vente du poulet, oscillant de manière significative entre plus de 20 dirhams par kilogramme et environ 13 dirhams à d’autres moments. Cette volatilité expose les acteurs de la filière avicole à d’importantes pertes, tandis que les consommateurs se retrouvent parfois face à des hausses de prix. Mustapha Mountassir, président de l’Association nationale des producteurs de volailles, souligne, dans une déclaration à Le360, que cette situation est cyclique, caractérisée par une alternance entre la baisse et la hausse des tarifs.
« Pour les éleveurs, cette instabilité tarifaire est un problème chronique. La diminution des prix de vente entraîne d’importantes pertes pour les producteurs, les incitant à réduire leur production. Cette diminution de l’offre provoque ensuite une augmentation des prix, plongeant les éleveurs dans un cycle vicieux de fluctuations sur le marché », explique-t-il. Il ajoute que la récente augmentation des prix des intrants, en particulier des aliments pour volaille, a entraîné un coût de production avoisinant les 14 dirhams par kilogramme. « Cette hausse se répercute inévitablement sur le prix de vente final du poulet, qui atteint désormais en moyenne 20 dirhams le kilogramme pour le consommateur, malgré un prix de vente initial de 16 dirhams à la sortie de la ferme », souligne-t-il.
De son côté, Salah Hafid, secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de volailles, attribue principalement cette escalade des tarifs à l’augmentation mondiale du coût des aliments composés, exacerbée par la pandémie de la Covid-19 et le conflit russo-ukrainien. « Avec environ 90% de ces aliments composés importés, les producteurs marocains subissent une pression financière considérable. De plus, la surproduction, avec une capacité de 12 millions de volailles par semaine face à une demande plafonnant à 9 millions, aggrave la situation en créant un déséquilibre entre l’offre et la demande », conclut-il.
Source : Le360