Conserves de tomate : une taxe antidumping envisageable sur les produits égyptiens

Le ministère de l’Industrie et du Commerce du Maroc envisage d’imposer un droit d’importation additionnel d’environ 30% sur les conserves de tomates provenant d’Égypte. Cette mesure découle des résultats préliminaires d’une enquête antidumping lancée en août 2023, révélant que ces importations ont exercé un impact significatif sur les prix des conserves de tomates produites localement.
Selon les informations fournies par le ministère, ce droit antidumping serait fixé à 29,93%, un taux correspondant aux marges de dumping calculées et exprimées en pourcentage du prix à l’exportation des produits égyptiens.
Initiée le 7 août 2023 en réponse à une requête déposée par la Fédération nationale de l’Agroalimentaire (Fenagri) au nom de trois industriels marocains majeurs, l’enquête antidumping vise à protéger la production nationale de conserves de tomates. Ces industriels, à savoir Conserves de Meknès, Conserveries marocaines Doha et Moroccan Food Processing, représentent ensemble 96% de la production nationale de tomates en conserve.
Les résultats préliminaires de l’enquête ont démontré un préjudice notable pour la branche de production nationale, attribuable à une augmentation marquée des importations de conserves de tomates originaires d’Égypte. Ces importations sont passées d’environ 6 000 tonnes en 2019 à plus de 7 424 tonnes au cours des neuf premiers mois de 2023, avec une valeur atteignant 146,8 millions de dirhams à fin septembre 2023, contre 75 millions de dirhams en 2019, selon les données de l’Office des changes.
De plus, ces importations égyptiennes ont exercé un impact significatif sur les prix des conserves de tomates produites localement, se manifestant par une sous-cotation pendant la période examinée. Les indicateurs de la branche de production nationale signalent des dommages concrets, tels que la réduction de la part de marché des produits locaux, la stagnation de l’emploi et l’instabilité du retour sur investissement.